Michel Filstroff est le président du syndicat apicole du Miel de la Montagne Vosgienne, qui compte quelques 320 adhérents dans l’Est des Vosges et en Haute-Saône principalement. Il présente les différentes explication de la baisse significative de la production de miel dans les Vosges, et en France en général.
La France compte un grand nombre d’amateurs de miel. De grandes quantités sont achetées chaque année. « On consomme à peu près 40.000 tonnes ». Seulement voilà, la production a du mal à suivre. « Cette année, on va descendre en dessous de 10.000 ». Les quantités nécessaires à l’approvisionnement vont être importée de pays producteurs, de Chine et d’Argentine principalement. Une autre option est la fabrication par l’industrie de miel sans abeille. Sans pollen, ce n’est en fait pas exactement le même produit, mais le goût et l’apparence sont là.
La première cause avancée pour expliquer ce manque de miel, c’est la météo. Et la sécheresse qui s’est produite cet été dans le pays. « Tout le monde a souffert de la chaleur. Une fleur a besoin d’eau. Quand il n’y en a pas, elle coupe le robinet, en quelque sorte, donc la bête est privée de nourriture ». Mais ce n’est pas la seule explication. Michel Filstroff évoque la bétonisation « On artificialise les surfaces ». Autre « ennemi » pour la production : le « varroa », ou « poux de l’abeille », un acarien qui a la mauvaise habitude de s’attaquer au petit insecte industrieux : « Il pompe l’abeille, l’affaiblit, la rend moins résistante ».
Enfin, les producteurs anticipent le problème que va poser l’arrivée du frelon asiatique. Si pour l’instant il n’est pas un danger immédiat dans le département, ce n’est qu’une question de temps d’après le président du syndicat apicole. Tous ces phénomènes sont problématiques. « Ca oblige les apiculteurs à réagir systématiquement. C’est compliqué, on n’a pas de lecture dans le temps ». Il se produit actuellement un phénomène de déplacement des ruches vers l’Est du département, la biodiversité étant extrêmement forte dans les hautes Vosges. A certains endroits, on observe de fortes concentrations de ruches.
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