Communiqué du collectif des Coquelicots de la Moselotte
Trop, c’est trop !
La lutte pour l’interdiction des tous les pesticides de synthèse initiée il y a un an a récolté sur le territoire français un million de signatures. Localement, nous aimons à le rappeler parce que c’est loin d’être insignifiant, nous comptons plus de 15 000 signatures papier. 15 conseils municipaux sur 21 contactés ont adopté une motion de soutien à notre mouvement. La ligue départementale des Vosges de la lutte contre le cancer a également apporté son soutien. Sur la problématique spécifique du pesticide SDHI, un fongicide très dangereux, le député Christophe Naegelen a questionné le ministre. La réponse de ce dernier est quasi mot à mot les propos de l’ANSES qui a conclu »à l’absence d’alerte sanitaire ». Trop, c’est trop, et pourquoi ?
Malgré les alertes très sérieuses de nombreux scientifiques, l’ANSES et l’état ont rompu les termes du pacte social. Le droit élémentaire de ne pas être empoisonné est bafoué en toute impunité. Ce que nous dénonçons, c’est un modèle agricole devenu toxique pour les sols, la faune, la flore, l’eau, les agriculteurs eux-mêmes.
Malgré les nombreux soutiens, en cette fin d’année le collectif des coquelicots de la Moselotte a décidé de marquer un peu plus fort les esprits et d’interpeller le maximum d’habitants de nos vallées. Pour cela quelques beaux sapins de Noël vont se couvrir de paquets cadeaux. Faciles à identifier : de la taille et de la forme de petites boites en carton , emballage noir avec les lettres SDHI. Cette présentation n’exprime pas la joie habituelle que l’on a à ouvrir la boite et découvrir la délicate surprise. Le cadeau est celui que nous fait, à nous citoyens, à longueur d’années, une industrie agrochimique très intéressée par de considérables profits et favorisée par une réglementation peu exigeante. Cette action et sa symbolique veulent rappeler l’extrême risque auquel nous sommes exposés au quotidien : ces pratiques nous empoisonnent lentement, inexorablement.
Pour parler de SDHI pour Inhibiteurs de la Succinate Déshydrogénase, il faut avant tout s’intéresser à l’enzyme SDH permettant le fonctionnement des mitochondries (les petites usines énergétiques des cellules). « Or, en raison de la fonction quasi universelle de la SDH dans la respiration cellulaire et le métabolisme mitochondrial, on peut supposer que tout organisme vivant exposé à ces substances pourrait également être affecté, écrivent les chercheurs. De fait, l’exposition aux SDHI sur les organismes non cibles pourrait se révéler un problème majeur, et, parmi d’autres facteurs, jouer un rôle capital dans la perte de biodiversité déjà observable dans une grande partie du monde.» …
Il y a très fort à parier qu’après l’amiante, le médiator, les perturbateurs endocriniens, nous nous retrouvions dans quelque temps autour d’un nouveau scandale sanitaire.
Devant si peu de considération de nos dirigeants, l’heure est à la désobéissance et à la provocation. Nous allons donc ce samedi 14 décembre jouer au »Mauvais Père Noël » dans quelques uns de nos villages. Quand vous regarderez nos beaux sapins n’oubliez jamais que ces cadeaux, avec leur repoussant emballage, sont ceux que Syngenta, Bayer, BASF, Monsanto s’offrent sur le dos de notre santé. Arrêtons collectivement de faire l’autruche.
Pour la médiatisation de cette action, nous donnons rendez-vous à la presse le samedi 14 décembre à 11h00 sur la place du Champtel à la Bresse.
Nous souhaitons à tous un joyeux Noël. N’oubliez pas de garnir vos tables de fêtes de produits locaux et bio autant que possible.
Le collectif des Coquelicots de la Moselotte. Contacts Michel 06 85 15 35 74
»Comprendre et agir Comment le pesticide SDHI détruit la vie »
fera l’objet d’une conférence le vendredi 3 janvier 2020-20h00 à Gérardmer Salle des armes Par Thierry Michel Spécialiste micro-nutrition
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