Elle fait partie de ces héroïnes discrètes de la guerre, qui ne se sont jamais vanté de leurs exploits alors que leurs actes de bravoure, additionnés les uns aux autres dans une chaîne vertueuse contre l’oppression, ont permis la libération d’un pays qui pliait sous le joug de l’ennemi.
Thérèse et Jacqueline Amet sont deux sœurs pour lesquelles, pour reprendre les mots d’Yvan Bové, le patriotisme n’est pas qu’un mot mais une attitude. Leur père a rejoint le maquis de la piquante pierre dès le printemps 1943. Dès lors, Jacqueline et son aînée sont devenues agents de liaison, parcourant des dizaines de kilomètres à pied ou à vélo pour porter les messages de la résistance.
Le 27 août 1944, Jacqueline, alors âgée de 16 ans, a participé à la récupération d’armes, de munitions et de vivres parachutés pour les maquisards mais c’est surtout le 20 septembre 1944 que son courage s’est illustré quand à l’annonce d’une offensive allemande visant le maquis de la piquante pierre, Jacqueline a devancé les Allemands pour prévenir les résistants, se trouvant ensuite prise sous le feu des combats et passant trois jours cachée dans la forêt avant de pouvoir rejoindre, saine et sauve, son domicile de Gerbamont. Son intervention a sans nul doute permis de sauver la vie de dizaines de maquisards.
Son héroïsme a déjà été récompensé par la croix de guerre au lendemain de la libération de Cornimont mais il aura fallu attendre 75 ans pour que Jacqueline reçoive des mains d’Yvan Bové, lui-même détenteur de cette distinction comme le veut le protocole, la légion d’honneur.
Cette cérémonie emprunte d’émotion a eu lieu en présence du maire de Vagney, Didier Houot, du président de la légion d’honneur des Vosges, Eric Bœuf , du mari de Jacqueline , Michel Maurice (ils ont célébré leurs 70 ans de mariage en novembre dernier), de trois des quatre enfants du couple Françoise, Alain et Jean-Pierre et de leurs petits-enfants.
Après la guerre, Jacqueline a travaillé avec son époux au sein de la graniterie Amet et Maurice et s’est consacrée à sa passion : la peinture artistique. Son talent a d’ailleurs été reconnu et récompensé par de nombreux prix. Ses œuvres ont été exposées jusqu’en Pologne.
Aujourd’hui chevalier de la légion d’honneur, Jacqueline illustre parfaitement par son exemple le but dans lequel cet insigne a été créée par Napoléon Bonaparte à savoir récompenser les personnes ayant rendu d’éminents services à la Nation.
A.S
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