Chirurgien-dentiste depuis une dizaine d’années, la vosgienne Delphine Gegout-Remy sait d’où elle vient et sait parfaitement où elle va. Peut-être encore un peu plus depuis l’installation dans notre vie du Covid-19. Sa profession fait d’elle une soignante très exposée à l’instar de ses collègues pour l’instant sollicités à tour de rôle dans le cadre de la prise en charge des urgences dentaires. Dès le 11 mai prochain, ses consultations reprendront un cours normal, enfin presque, avec toutes les contraintes liées aux risques de transmission du virus… Et ce n’est pas une mince affaire.
« Par rapport à d’autres professionnels de santé, le patient ne porte pas de masque et nous sommes directement exposés aux virus en travaillant dans sa bouche » commente la jeune femme « nous sommes obligés de porter des masques FFP2 filtrant les micros gouttelettes d’où également la nécessité d’être protégés d’une visière. Sans oublier le port de charlottes ou calots, de sur-blouses et de gants ».
Pour la spécialiste, l’objectif est double. Outre sa protection personnelle, elle se doit de rassurer le patient qui passe également par la case nettoyage des mains au gel hydroalcoolique et d’un bain de bouche afin de réduire une éventuelle charge virale.
« La prise de précaution nous est familière » poursuit le chirurgien-dentiste « elle fait partie d’un protocole de soins avec la stérilisation du matériel, la désinfection de toutes les surfaces utilisées à chaque intervention comme le fait d’aérer la pièce. Le seul souci que nous rencontrons aujourd’hui est de trouver du matériel de protection qui fait malheureusement défaut à toute la profession. En début de confinement, nous avons offert le notre aux soignants en 1ère ligne alors que notre activité était arrêtée à juste titre. Ce jour, les commandes sont en attente de livraison et forcément la reprise se fera vraisemblablement à seulement 50% de notre capacité d’intervention »…l’activité sera perturbée et limitée, et par définition les patients devront être « patients »
Un poème de Paul Fort nous rappelle « Si tous les gars du monde voulaient s’ donner la main, Alors on pourrait faire une ronde autour de la terre ». Ce n’est pas encore le cas à l’échelon de la France puisque visiblement un grande partie du matériel est réquisitionné par l’état. Il reste la Solution des protections lavables et réutilisables, mais encore difficile à se procurer…. Alors, forcément on a envie d’imaginer des semaines à venir plus confortables en terme de travail pour toute une profession. Et en rêvant un peu, de voir disparaitre soudainement le Covid-19 comme en son temps le SRAS.
La praticienne est déterminée dans la défense de ses valeurs professionnelles ! Delphine Gegout-Remy, comme l’impose sa spécialité, est à la recherche de l’efficacité au service de ses patients.
0 commentaire