La remise des 90ème Prix Erckmann-Chatrian a eu lieu ce samedi matin, au Grand Salon de l’Hôtel de Ville de Remiremont. 3 auteurs ont été distingués : Isabelle Flaten, Isabelle Laurent et Dominique-François Bareth.
Le prix, surnommé le « Goncourt Lorrain », a été attribué cette année à Isabelle Flaten, pour son roman « Adelphe », publié aux éditions Le Nouvel Attila. Isabelle Flaten s’est montrée très émue. S’il n’écrit pas recevoir un prix, l’auteur affirme cependant que « c’est vraiment une grande fierté », de figurer au côté de grands noms de la littérature, dans un « catalogue » de prix. La lauréate s’est installée en Lorraine depuis un moment un maintenant. « C’est un peu comme si la Lorraine m’avait délivré un certificat d’adoption. Comme si la Lorraine m’avais naturalisée ».
« À la sortie de la guerre, les hommes sont rares, ou en mauvais état… C’est le temps des révolutions, de l’Europe, mais aussi des femmes… des femmes conscientes de leur pouvoir, qui s’émancipent de leurs foyers, tirent les ficelles, et se réapproprient leur destin. Le jour où Gabrielle Thomas, dans sa paisible bourgade, tend à Adelphe le pasteur un exemplaire de Nêne, prix Goncourt de l’année, que chacun lit et annote à son tour, la vie des personnages bascule, les lois divines et terrestres sont menacées ».
Par ailleurs, deux autres prix ont été décernés par le jury. La Bourse Lorraine a récompensé « Marraine du djebel » de Isabelle Laurent, publié aux éditions Michalon. La présentation, et lecture d’un passage du livre aura sans doute attisé la curiosité du lecteur présent dans la salle, et l’envie d’en découvrir plus.
Marraine du djebel
« À vingt ans, Pierre Simon quitte ses Vosges natales et la ferme familiale pour débarquer en Algérie, aux côtés d’autres soldats venus des quatre coins de la métropole, tous appelés à la fin des années 50, dans le cadre de leur service national, à renforcer la présence militaire en Algérie. Le 11 février 1958, il écrit sa première lettre à Georgette Kollmann. La correspondance entre Pierre et Georgette courra tout au long des 21 mois de mobilisation du jeune homme ».
La Bourse Histoire a été décernée à Dominique-François Bareth, pour « La Décision secrète d’Eisenhower – Saint-Dié 24 novembre 1944 », publié aux éditions La Nuée bleue. Le lauréat a décidé de reverser le montant de son prix à l’hôpital de Remiremont, où sa fille a été « admirablement soignée », il y a une quinzaine d’années, suite à un accident survenu à Gérardmer.
La Décision secrète d’Eisenhower
« Le 23 novembre 1944, en pleine offensive alliée dans les Vosges, une conférence secrète a réuni à Saint-Dié-des-Vosges le QG des armées alliées en Europe occidentale. Le général Eisenhower, commandant suprême des troupes alliées, y prend alors une décision, à la fois politique et militaire, parmi les plus graves de la guerre : celle de ne pas passer le Rhin. Sans vouloir refaire l’Histoire, quelles auraient pu être les conséquences d’un choix plus audacieux d’Eisenhower en ce 23 novembre s’il avait suivi le plan de Devers ? Aurait-il pu libérer immédiatement tout l’est de la France, raccourcir la guerre de plusieurs mois , éviter la Poche de Colmar, l’offensive allemande des Ardennes et des dizaines de milliers de morts ? Ce livre apporte un nouveau regard sur la Libération de l’Alsace et de la Lorraine, grâce à l’étude des sources américaines inconnues en France ».
Une tradition de promotion de la culture française issue de Lorraine
Le 17 juillet 1913, Émile Hinzelin, écrivain, membre de l’Académie Française, et Georges Sadler, musicien et homme de Lettres, réunissent à Nancy une vingtaine de personnalités lorraines. Ils leur proposent la création d’une Société Erckmann-Chatrian. Le début d’une longue histoire.
Durant la première Guerre mondiale, la Société consacre toute son énergie et ses moyens au soutien des réfugiés lorrains et alsaciens, à l’organisation de conférences, représentations théâtrales et autres manifestations culturelles destinées à rassembler les fonds nécessaires à ses activités.
Depuis sa création, soutenu par les collectivités locales et territoriales de Lorraine, le Prix Erckmann-Chatrian est attribué tous les ans, sauf de 1940 à 1944. On devine pourquoi. Il acquiert très vite une belle notoriété : dès 1945, la presse nationale le baptise le « Goncourt Lorrain ».
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