Photos de @larcenairestationdeski et www.larcenaire.fr
Ce jeudi 26 novembre, le Premier Ministre a évoqué dans une conférence de presse l’ouverture des stations de skis. « Il sera loisible à (…) tous de se rendre dans ces stations », affirme Jean Castex, « pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes, des commerces, hors bars et restaurants, qui seront ouverts. Simplement, toutes les remontées mécaniques et les équipements collectifs seront fermés au public ». Une décision qui n’a pas tardé à faire réagir.
« C’est déplorable », affirme Maxime Laurent, dirigeant de la station de ski Larcenaire à Bussang, « on a du mal à comprendre ». Toutes les dispositions pouvaient être prises : mesures barrières, espacement. Le ski est une activité en plein air, en mouvement, avec peu de rassemblements statiques. « On n’a pas toutes les clés d’explication ». Comme dans le cas de la fermeture obligatoire des petits commerces il y a quelques semaines, c’est l’incompréhension qui domine. « Si tout était clair, logique…».
« La motivation s’effrite. On se demande où les dirigeants veulent en venir », affirme le dirigeant de la station de ski. « La seule chose qui pouvait, à la rigueur, justifier, c’est la capacité hospitalière », et la possibilité d’encombrer les services médicaux avec des blessures causées par la pratique des sports d’hiver. « Et encore…». A Bussang, deux personnes blessées ont été hospitalisées l’an dernier sur toute la saison. On peut aller jusqu’à cinq personnes au maximum dans une année. Et ce sont de courtes hospitalisations, qui ne nécessitent pas de places.
Pour Maxime Laurent, tout cela est « dramatique ». Il évoque l’état de l’économie et la volonté affichée de relocalisation d’industries : « de beaux discours ». Si les stations françaises ne peuvent pas accueillir de touristes cet hiver, ces derniers iront chez « nos amis suisses ». Le responsable de la station de Bussang y voit une « délocalisation de clientèle organisée, orchestrée ». En tant que responsable d’une entreprise, il pointe la responsabilité de l’État. « Le dirigeant est là pour voir le long terme, pas le jour le jour », explique t’il. « Sinon il n’y a pas besoin de dirigeant ».
On se souvient de la réaction de nombreux commerçants, obligés de fermer boutique alors que la grande distribution ne subissait pas la même réglementation de l’État. « Ceux qui trinquent, ce sont les petits. Les grosses sociétés, ils sont pénards », s’indigne Maxime Laurent, « c’est révoltant ». Les décisions gouvernementales paraissent injustes, et inadaptées. « On fera avec… ou contre (…) Est-ce que, des fois, il ne serait pas souhaitable de se révolter vraiment ». Pourrait-on ouvrir sans autorisation ? « L’amende, ils iront la faire payer, par je ne sais pas qui, si on n’a pas de sous ».
0 commentaire