Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées ce samedi matin au port d’Épinal pour exprimer leur refus de voir la construction d’un stade d’eaux vives à cet emplacement. Une enquête publique est actuellement en cours concernant ce projet qui pour ses défenseurs est censé dynamiser le développement touristique ou encore permettre de former les intervenants de la sécurité civile pour les interventions en secteurs urbains inondés. Le coût global de l’opération est de 5 732 726 euros HT.
« Nous nous opposons au gaspillage de presque 6 millions d’euros ». Dont une grande partie « d’argent public », affirme Andreas, l’un des participant au rassemblement, par ailleurs professeur d’allemand. Une manifestante présente ce samedi au port d’Epinal évoque d’autres projets, dans lesquels l’argent pourrait être investi. Comme par exemple dans la rénovation des terrains de sport à la Colombière. Un terrain en synthétique « non stabilisé » et mal entretenu, qu’elle souhaiterait voir rénové, pour un coût estimé bien inférieur à celui de la construction du stade d’eaux vives.
Beaucoup d’opposants au projet refusent ce qu’ils considèrent comme une « bétonisation » , et une manière de prendre la décision semblable à « un déni démocratique ». Bruno, membre du Collectif Agir pour le climat et l’environnement, prend la défense d’« un lieu de rencontre pour promeneurs, randonneurs (…) parents ». Un terrain de port également, pour les scolaires. Il évoque le Salon du livre Zinc Grenadine. « L’espace restant sera insuffisant pour son installation ». Selon le militant, le projet « induira une pollution et un réchauffement de l’eau », provoquant la création de « bactéries ».
Jean Luc Gérard, membre du Club de Canoë Kayak et architecte, a participé à la création du parc du port d’Épinal tel qu’il se trouve actuellement. Il raconte sa réaction en découvrant le projet de bassin. « J’ai été stupéfait », affirme t’il. Imaginer la création de bassin « en plastique », avec des pompes, ne le réjouis pas. De plus, l’espace que doit occuper l’installation, et les murs autour, formeront pour lui quelque chose d’« assez monstrueux ». La signature d’une pétition était proposée aux manifestants. Le texte, à découvrir ci dessous rappelle l’existence du parcours de kayak sur le canal en centre ville, « qui donne satisfaction à de nombreux kayakistes amateurs », selon les rédacteurs. Les prises de paroles des divers représentants associatifs étaient ponctuées par des chansons « engagées » accompagnées à la guitare. La police, présente sur les lieux, rappelle l’obligation du port du masque.
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