L’orage de grêle de ce mardi matin a surpris par sa violence, provoquant des inondations et des amas de grêlons de plusieurs dizaines de centimètres. Il a également engendré des dégâts importants dans les cultures et le maraîchage, depuis la Haute Saône, en passant par Plombières et le Val d’Ajol, jusqu’à Saint-Nabord, et également sur le secteur de Bruyères.
Des agriculteurs se sont réunis cet après-midi à l’exploitation de Eric Henry au Val d’Ajol, pour évoquer les conséquences de cet épisode météorologique, en présence notamment du maire du Val d’Ajol, Anne Girardin. « On n’a pas de solution magique cet après-midi, ça c’est très clair », affirme Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges. Cependant, des solutions existent. Il convient tout d’abord de bien constater des dégâts. « Là où il faudra être vigilant, c’est le recensement des besoins », explique Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges. La question des assurances et indemnisations va évidemment se poser dans les jours à venir.
Les dégâts sont sur les foins non récoltés et les regains de quatre semaines avec une végétation hachée. La fauche est pour le moment impossible car l’herbe est plaquée au sol ! Les céréales et plus particulièrement les maïs sont également hachés et les cultures de pleins champs sont très impactées. La Chambre d’Agriculture des Vosges donne des indications concernant la gestion des surfaces grêlées. En prairies, « aux vues de la quantité de matière importante qui se trouvait dans la plupart des parcelles, il est conseillé de récolter en coupe directe ou d’enrubanner plutôt que de broyer pour retirer la matière des parcelles et ainsi éviter la création d’un mulch épais qui gênerait la repousse ». Dans les situations où une fauche semble possible, pour les parcelles les moins touchées, il est conseillé d’utiliser une faucheuse à plat sans conditionneur.
Pour les cultures, après diagnostic et dans le cas où les plantations sont « broyées » par la grêle, plusieurs solutions de remplacement sont possibles, dans l’objectif de produire des fourrages : Semis de sorgho multi-coupe, préférable au maïs aux vues de la date de semis potentielle, Ray-Grass d’Italie à développement rapide, Prairies Temporaires multi-espèces, ou encore Méteils de printemps. « Le choix de la culture de remplacement devra tenir compte de la nature des herbicides et de leur date d’application, utilisés dans la culture détruite. Dans tous les cas, l’élaboration d’un bilan fourrager prévisionnel est recommandée pour ajuster au mieux les solutions possibles en fonction du contexte de chaque exploitation ».
Le maraîchage est également fortement touché. C’est le cas notamment de l’exploitation de Johan Collin, à Docelles. Cet orage a anéanti 90% de ses cultures en plein champ. Cela représente 70% de son chiffre d’affaires annuel. Les serres n’ont pas été impactées. Le maraîcher est installé depuis quatre ans; Cet événement climatique met en péril la poursuite de son activité car il n’est pas assuré. Du fait de la trop grande diversité de légumes sur une petite surface. Si les dégâts sont différents selon les secteurs, il apparaît que la situation est inédite sur certaines exploitations. Les conseillers en agronomie et élevage de la Chambre d’Agriculture des Vosges se mobilisent pour accompagner les agriculteurs qui ont vu leurs cultures détruites. Des conseils individualisés vont se multiplier afin de trouver des solutions pour réimplanter des cultures fourragères.
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