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samedi 23 novembre

Une délégation Ajolaise à Vata de Jos en Roumanie

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Photos par la Mairie du Val d’Ajol 

Le 19 juillet, la délégation Ajolaise en déplacement à Vata de Jos en Roumanie était invitée à rencontrer le conseil municipal, les personnalités fondatrices du jumelage entre les deux communes ainsi que l’autre ville jumelée avec Vata de Jos, la ville de Radeni en Moldavie.

Les protagonistes roumains du jumelage ont rappelé leur grande reconnaissance envers certains Ajolais. Pour ne citer que les principaux : Marie-Noël, Claude, Daniel, Michel, Olivier… même sans leur nom de famille, vous les aurez reconnu. Le maire du Val d’AJol, Anne Girardin, profita de cette occasion pour discuter de nouvelles pistes de collaboration avec le maire de Vata de Jos et pour inviter nos amis Roumains à revenir au Val d’Ajol :

« Monsieur le Maire de Vata de Jos, cher Liviu

Monsieur le Maire de Radeni, pays situé en Moldavie

Monsieur le 1er adjoint au maire de Vata de Jos, cher Florin,

Mesdames et messieurs les membres du conseil municipal de Vata de Jos,

Mesdames les protagonistes de l’amitié Vata de Jos – Val d’Ajol, chère Maria, chère Claude,

Mesdames et messieurs en vos grades et qualités,

Il me tient tout d’abord à vous remercier pour votre invitation et votre accueil très chaleureux dont Claude m’avait beaucoup parlé avant ce séjour.

Comme je disais ce matin à Mr le Préfet du département de Hunedoara, pour le jeune maire que je suis, c’est un honneur de venir découvrir votre belle région. Vous rencontrer me permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cet échange initié en 1989, juste avant la chute du mur de Berlin et la fin du règne de Nicolae Ceausescu.

Ce n’est pas la première fois que je viens dans votre pays. Je l’ai traversé tout d’abord en voiture en 1994 avec l’une de mes sœurs pour aller jusqu’en Bulgarie. Nous avions vingt ans et la folle envie de venir voir comment c’était chez vous, en Europe de l’Est.

Tout comme les premiers Ajolais venus à Vata de Jos en 1998, nous avons constaté que votre pays n’était pas différent du nôtre, il n’avait juste pas suivi les mêmes orientations politiques. Vos habitants n’étaient pas différents de nous autres, ils n’avaient juste pas bénéficié des mêmes libertés.

Depuis quelques jours, je découvre le territoire de Vata de Jos qui est très similaire au nôtre, avec des collines boisées, des sources, des hameaux, des églises dans chacun d’eux, une agriculture de moyenne montagne avec des petites fermes, d’anciens moulins, beaucoup de produits locaux notamment des fromages, un verger derrière chaque maison, un réseau routier important, un programme d’adduction d’eau, une culture traditionnelle encore très présente mais cependant fragile et un centre-bourg actif avec tous les services nécessaires à la population de ce beau territoire. Sur un territoire plus étendu, j’ai pu découvrir l’ancienne exploitation minière et l’industrie qui en a découlé.

Depuis mon adolescence, j’ai beaucoup voyagé. D’abord pour découvrir le monde et ses différentes cultures, puis pour le travail où, en tant que géomètre-topographe, j’ai aidé plusieurs pays à construire des cadastres et sécuriser les droits fonciers coutumiers de petits propriétaires, notamment de terres appartenant à des paysans traditionnels. Il m’est arrivé parfois de travailler avec des sociétés roumaines pour numériser des cartes.

Je dois avouer que la Roumanie est le pays le plus étonnant que j’ai pu voir évoluer. Que de travail accompli depuis les années 1990 où votre pays vivait dans une pauvreté extrême, la plus extrême que j’aie personnellement rencontré.

Aujourd’hui, j’ai l’honneur et le privilège d’être accompagnée de Claude, présidente de l’association « Val Roumanie », qui est venue avec deux classeurs relatant l’histoire et le dynamisme de l’amitié entre les communes de Vata de Jos et du Val d’Ajol. Cette amitié est marquée par l’élan de solidarité du côté français pour acheminer des marchandises vitales du côté roumain après la chute du mur de Berlin. Ces actions ciblées ont été nécessaires en attendant que l’Union Européenne se construise avec la Roumanie et efface les inégalités.

Mais le plus gros travail, c’est vous qui l’avez accompli ! Car c’est bien votre peuple qui a eu la volonté de transformer le territoire pour être ce qu’il est aujourd’hui, avec des moyens de communication en bon état et des institutions qui donnent les mêmes chances à nos enfants.

Aujourd’hui, après deux années marquées par la crise sanitaire, avec des pionniers de l’amitié construite entre Vata de Jos et Le Val d’Ajol prenant de l’âge, et surtout sans cette solidarité nécessaire au passage difficile pour l’un d’entre nous, quel avenir donner à ce jumelage ?

Au Val d’Ajol, une amitié de cinquante ans entre notre collège (école secondaire) et un collège de Sigmaringen, fruit de la réconciliation entre l’Allemagne et la France après la seconde guerre mondiale, est en train de s’éteindre. C’est tout à fait dommage, ces échanges sont tellement utiles pour nos adolescents, leur apprentissage d’une langue autre que l’anglais et le maintien de la paix en Europe.

Par contre, nous sommes en train de construire deux autres amitiés :

• L’une avec la commune rurale de Gafait au Maroc, berceau de soldats marocains venus libérés la France en 1944,

• L’autre avec la commune de Monthureux-sur-Saône à 60 kilomètres du Val d’Ajol, dans le cadre de la revitalisation de notre territoire.

Les échangent se profilent autour du développement économique selon ces thèmes :

• L’aménagement du territoire, avec une particularité pour l’exploitation forestière avec la commune de Monthureux-sur-Saône et potentiellement pour l’agriculture avec la commune de Gafait,

• La culture, notamment autour de la musique, du théâtre et de la gastronomie,

• L’éco-tourisme.

Je nous invite donc Mr le Maire, cher Liviu, à faire perdurer notre amitié autour de ces thèmes, mais nous pouvons en trouver d’autres, par exemple la géologie et l’histoire industriel de nos territoires.

L’important est de ne pas oublier la jeunesse, ciment d’avenir de nos territoires. Je suis une profonde convaincue que la paix dans le monde (et nous le voyons aujourd’hui avec la guerre en Ukraine) passe par l’équilibre entre les peuples ainsi que des rapports chaleureux, comme établis par les pionniers de nos échanges, comme établis également pas les pionniers de vos échanges avec Radeni en Moldavie.

Remercions donc profondément nos ainés d’avoir initiés l’amitié entre Vata de Jos et Le Val d’Ajol. Sans eux, nous n’aurions pas le plaisir de nous connaître, de travailler ensemble pour le bien de tous et d’honorer notre devoir de faire perdurer cette amitié.

Aussi, avant de passer aux différentes festivités et vous offrir quelques menus présents de notre vallée, je tiens à vous inviter d’ores et déjà à revenir au Val d’Ajol l’année prochaine. Tout comme vous nous avez inviter pour un moment festif, le concert de musique traditionnelle de taragot qui aura lieu demain soir, vous pourriez venir l’an prochain festival du « Pied Orange » où des musiques modernes du monde entier sont jouées annuellement pendant trois jours, ou alors revenir à la foire aux andouilles.

Enfin, j’ai pu voir à Tebea qu’Avram Iancu, votre héros national, prônait haut et fort les fondements de la République Françaises ; liberté, égalité, fraternité. Alors je n’ai pas peur de dire ;

Vive la République ! Vive l’amitié entre la Roumanie et la France, entre Vata de Jos et Le Val d’Ajol.

Mulțumesc. Je vous remercie »

Anne Girardin, maire du Val d’Ajol,

A Vata de Jos, le 19 juillet 2022

Source : Mairie du Val d’Ajol

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