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vendredi 20 septembre

Vosges : la communauté israélite célèbre Pourim, le « carnaval juif »

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pourim

Emplacement de l’ancienne synagogue de Remiremont. Photo de la Meguila d’Esther par le Berend Lehmann Museum für jüdische Geschichte und KulturSammlung, CC BY-SA 4.0

Cette semaine, des juifs du monde entier vont célébrer la fête de Pourim. Une tradition qui peut intéresser les romarimontains à plus d’un titre. Tout d’abord, car une importante communauté juive a autrefois vécu à Remiremont. Une exposition lui a été consacrée il y a quelques mois aux Archives municipales. Ensuite, car un pays fondé sur le christianisme, la Nouvelle Alliance, ne peut pas ignorer totalement ce qui concerne les pratiques de ses habitants qui se rattachent encore à l’Ancienne. 

« Les fêtes juives commémorent toujours l’histoire biblique des juifs », explique Martine Sibéoni, présidente de la communauté juive de Remiremont et d’Epinal et psychothérapeute à la retraite. « C’est la force du judaïsme, de faire que de génération en génération, on n’oublie pas ». C’est une longue chaîne de transmission, à travers les siècles. Les enfants juifs apprennent ces histoires dès le plus jeune âge. « C’est quelque chose qui est ancré en nous depuis la toute petite enfance (…) C’est une force ». Pourim est une fête d’institution rabbinique, qui se base sur l’histoire racontée dans la meguilah d’Esther :

Rembrandt_-_Haman_Begging_the_Mercy_of_Esther

Haman implorant le pardon d’Esther, Rembrand, 1635

« Une jeune juive, Esther, introduite pour sa beauté dans le harem royal, gagne la faveur du roi, qui la fait reine », explique le Chanoine Emile Osty, traducteur de la Bible, dans sa présentation du Livre d’Esther. « Sur le conseil de son vieil oncle et père nourricier Mardochée, elle intervient auprès du roi pour sauver ses compatriotes menacés d’extermination par le grand vizir Aman. Celui-ci est pendu et Mardochée le remplace à la tête de l’État. Après une nouvelle intervention de la reine, les Juifs du royaume d’Assuréus font de leurs ennemis ‘un massacre, un anéantissement’. Pour commémorer ces journées, Mardochée institue la fête des Pourim ».

Des siècles plus tard, quel sens peut avoir pour la communauté juive l’histoire d’Esther ? « Elle a sauvé le peuple juif », explique Martine Sibéoni, qui évoque les nombreuses occurrences historiques d’une persécution des israélites. « Le bouc émissaire, c’est nous ». La présidente de la communauté juive de Remiremont et d’Epinal cite notamment la Shoah, et la réalité toujours actuelle de l’antisémitisme. « Quand on est juif, on doit se battre (…) Il faut élever nos enfants en leur faisant comprendre qu’être juif, c’est pas facile », affirme-t-elle. « L’Histoire nous donne un petit clin d’oeil pour l’actuel ».

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Costumes de Pourim, Heusden (Pays-Bas), 1657

Pourim est une fête qui se déroule sur deux jours. « Il y a un jeûne qui est fait, sur 24 heures », explique Martine Sibéoni. « Ca se conclut par une fête, avec des gâteaux, de la joie, de la douceur et de l’espoir », affirme-t-elle. « Ca se fait dans toutes les synagogues de France, dans toutes les communautés ». Du fait de sa date et de certaines de ses manifestations, Pourim est parfois considéré comme un « carnaval juif ». Évoquant les possibles origines babyloniennes de Pourim, le chanoine Osty décrit l’ambiance de la fête : « Cette fête avait le caractère des festivités printanières : atmosphère de joie, festins, beuveries jusqu’au point de ne pouvoir distinguer entre ‘Maudit soit Aman’ et ‘Béni soit Mardochée’, véritable carnaval d’où n’étaient pas exclues les pratiques licencieuses (les hommes se déguisaient en femmes et vive versa) ».

Le livre d’Esther, s’il n’est pas vraiment l’un des plus connus des saintes écritures, a tout de même suscité la réalisation de quelques notables œuvres d’art. Si le Nouveau Testament ne s’y réfère pas directement, une discrète allusion y est faite dans l’Évangile selon Saint Marc (6,23). La célébration de Pourim par les israélites vosgiens à cette période de l’année marquée pour d’autres habitants du Département par le Carême, peut être l’occasion d’une découverte et d’une interrogation sur ce que doivent à certaines de leurs racines juives les traditions et les récits d’une Alliance désormais ouverte sur l’universel : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec (…) car tous vous êtes un en Jésus-Christ », comme l’a écrit Saint Paul aux Galates.

 

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