À Cornimont, l’histoire du restaurant Klassik, ouvert par David Chevrier, tourne au casse-tête administratif. L’homme a vu ses portes se refermer à peine trois mois après son ouverture, le 18 décembre, suite à une fermeture administrative municipale.
Un projet validé, mais des exigences qui s’accumulent d’après David Chevrier
Avant son ouverture le 28 septembre, David Chevrier indique avoir suivi les démarches nécessaires : demande d’autorisation de travaux, pose d’une enseigne validée et mise en conformité de l’établissement aux normes d’accessibilité PMR et de sécurité incendie. Deux sorties de secours ont été installées et l’établissement, de type ERP5, n’était pas soumis à une commission d’ouverture.
Mais, à peine ouvert, la mairie lui demande des justificatifs supplémentaires, notamment une vérification de l’accessibilité PMR, alors qu’une attestation sur l’honneur sur le site du service public a été réalisée par David Chevrier. Elle demande aussi une intervention de l’APAVE, un contrôle qui implique trois mois d’attente et un coût de 1 300 € d’après David, ainsi que la validation par un homme de l’art, facturée 2 000 €.
« On veut bien faire ces dépenses, mais qu’on nous laisse les faire sur un an, comme tous les commerces. » – David Chevrier.
Malgré des travaux supplémentaires – changement d’une porte coupe-feu, remplacement de trois disjoncteurs, ajout d’un bloc de secours – et la remise d’un nouveau certificat de conformité électrique, la mairie refuse toujours la réouverture, bloquant également la possibilité d’exploiter l’établissement en simple bar.
Une fausse attestation qui n’aide pas
L’un des obstacles majeurs a été la découverte d’une fausse attestation de conformité électrique fournie par un prestataire. David Chevrier a été victime d’une escroquerie, « une fraude prouvée et pour laquelle je n’ai pas été poursuivi« , indique-t-il. L’APAVE a depuis refait un contrôle, demandant encore un arrêt d’urgence, mais les mises aux normes n’ont pas suffi à convaincre la mairie.
« On a investi environ 75 000 €, on ne va pas continuer les travaux alors qu’à chaque fois on nous dit non. On est face à un mur. »
Un bras de fer autour de la licence 4
Autre sujet de tension : la licence 4, indispensable pour vendre de l’alcool. D’abord refusée par la mairie, puis validée par la préfecture, elle a finalement été accordée… une fois le restaurant déjà fermé.
La mairie invoque des questions de sécurité
Contactée, Marie-Josèphe Clément, maire de Cornimont, assure que son refus n’est pas une volonté d’entraver le projet, mais une question de sécurité. Elle rappelle que le restaurant est situé sous des appartements et que la préfecture a demandé aux mairies d’être particulièrement vigilantes après plusieurs incendies récents en France.
« Le rapport de l’APAVE mentionne un risque d’incendie et d’explosion, c’est écrit noir sur blanc. La commission départementale d’accessibilité a rendu un avis défavorable. Tant que tout n’est pas aux normes, il ne pourra pas rouvrir. » Risques qui, depuis, auraient été levés lors du deuxième rapport de l’APAVE, signale le propriétaire du restaurant.
Elle souligne également que le restaurant avait ouvert sans licence, régularisée après coup, et que la municipalité a porté plainte pour faux document suite à la fausse attestation mentionnée ci-dessus.
Un avenir incertain pour Klassik
Face aux exigences qui s’enchaînent et à l’investissement déjà consenti, David Chevrier a décidé de baisser les bras.
« Ce n’est pas un établissement insalubre, tout est propre dedans. Mais on ne peut pas continuer comme ça. »
Le restaurant Klassik restera-t-il une aventure avortée ou pourra-t-il rouvrir après de nouveaux investissements ? L’avenir du projet repose désormais sur une mise en conformité totale, au prix d’un effort financier et administratif supplémentaire.
3 commentaires
Chevrier
Les risques incendie et explosion ont été levés lors du 2eme rapport de l’Apave, l’établissement est donc conforme.
Chevrier
Ouvert avec une licence petite restauration, et demande de validation de la licence 4 mais refus de la mairie sous prétexte que la préfecture ne voulait pas. mais après demande en direct a la préfecture, celle ci a été accordée
CHEVRIER
L’établissement est en conformité totale. Voir 2ieme rapport apave qui en conclusion ne relève pas de dangers majeurs.