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vendredi 20 juin

Le BTP des Vosges face à la tempête : un secteur entre inquiétude et résilience

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Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) traverse une zone de turbulence inédite. Ce jeudi, à l’occasion de la dernière assemblée générale du BTP des Vosges, les professionnels ont tiré la sonnette d’alarme. Inquiétudes économiques, tensions politiques, incertitudes réglementaires… les signaux d’alerte se multiplient pour un secteur pourtant essentiel.

Des nuages noirs sur l’horizon économique

« Les vents contraires sont nombreux : incertitude économique, décisions publiques parfois incohérentes, instabilité géopolitique comme notre monde n’en avait pas connu depuis plus de 80 ans. Et pourtant, notre secteur continue d’avancer. Il construit, il embauche, il forme et surtout, il résiste », a affirmé Xavier Dorado, président de la Fédération du BTP des Vosges, lors de son discours d’ouverture.

Malgré une activité relativement soutenue dans les Vosges en 2024, après une stabilisation en 2023 et un pic en 2021-2022, le secteur traverse « une période complexe ». Le nombre d’emplois chute, les carnets de commandes peinent à se remplir, et l’intérim – souvent thermomètre de l’activité – est en nette baisse. Au niveau national, ce sont près de 3 000 emplois qui ont disparu dans le bâtiment, un chiffre alarmant que la fédération lie à l’instabilité politique actuelle.

Des freins multiples au redémarrage

Plusieurs éléments viennent entraver la dynamique du BTP :

  • Suspension temporaire de MaPrimeRénov’ sur les chantiers de rénovation énergétique globale, une aide cruciale pour de nombreux projets ;

  • Fraude à la qualification RGE, qui nuit à la confiance des maîtres d’ouvrage et fragilise la qualité des travaux ;

  • Concurrence accrue des auto-entrepreneurs, perçue comme déloyale, en particulier en lien avec l’abaissement temporaire du seuil de franchise de TVA à 25 000 euros, une mesure finalement suspendue ;

  • Réduction des investissements publics, notamment liée aux incertitudes politiques actuelles qui freinent les décisions des collectivités territoriales.

Une filière qui résiste malgré tout

Malgré ce contexte tendu, le besoin en construction et en rénovation ne faiblit pas. Le montant moyen des travaux est passé de 42 000 à 80 000 euros par logement, preuve que la demande est bien présente, notamment dans les territoires ruraux et périurbains comme les Vosges. Le BTP continue donc d’avancer, porté par l’engagement de ses entreprises, leur capacité d’adaptation et la formation de leurs salariés.

Mais les acteurs du secteur appellent à des décisions politiques claires et stables. La suppression envisagée de MaPrimeRénov’ est vécue comme un non-sens économique et environnemental. Les professionnels souhaitent également une meilleure régulation de la concurrence et un soutien renforcé aux entreprises locales.

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