Communiqué
L’ancienne municipalité avait fait le choix audacieux de s’engager dans une politique foncière volontariste. En acquérant des locaux commerciaux stratégiques, elle visait à relancer l’activité de centre-bourg, à faciliter l’installation de nouveaux commerçants, et à soutenir le tissu économique local. Une vision assumée du développement communal, dans laquelle la maîtrise du foncier était un levier de l’action publique. Pas une fin en soi, mais un moyen d’agir concrètement pour le bien commun. Une politique foncière assumée, guidée par une vision d’aménagement et de service à la population.
Aujourd’hui, ce cap est abandonné. L’actuelle majorité a choisi de vendre ce patrimoine communal, avec pour seule justification la nécessité de renflouer les caisses, mises à mal par des choix budgétaires discutables .. Des caisses à bout de souffle , éprouvées , il est vrai, par un sauvetage précipité de la base de loisirs, sans stratégie de fonds ,qui aura englouti des ressources sans stratégie durable de redressement.
Faut-il pour autant sacrifier ce qui reste de notre capacité d’agir ? Renoncer à toute forme d’intervention foncière, et livrer nos centres-bourgs aux seules logiques du marché immobilier ? Pensons-nous vraiment que la revitalisation commerciale viendra d’elle-même, sans soutien, sans vision, sans accompagnement ?
La vente des biens communaux n’est pas un geste anodin. C’est un choix politique. Un signal envoyé aux habitants : celui d’une commune qui se désengage, qui renonce à bâtir l’avenir, qui préfère gérer le court terme plutôt que d’investir dans le long terme.
Car oui, intervenir sur le foncier est bien le rôle d’une commune. Quand les loyers commerciaux deviennent inaccessibles, quand les vitrines ferment les unes après les autres, quand le marché privé délaisse les zones rurales ou les centres anciens, alors c’est au public d’agir. Pas pour faire de l’immobilier comme une entreprise, mais pour corriger les déséquilibres, pour créer les conditions du retour à la vie, pour que les habitants trouvent à deux pas de chez eux une boulangerie, un café, un service.
Ce débat n’est pas seulement technique ou budgétaire. Il est profondément politique. Il pose une question simple : à quoi sert une commune, si ce n’est à défendre l’intérêt général, à anticiper les besoins futurs, à s’outiller pour peser dans l’aménagement de son territoire ?
Face à la tentation du repli et du renoncement, nous appelons à retrouver le sens de l’action publique, à maintenir une ambition pour nos commerces, nos habitants, notre cadre de vie. Ce n’est pas en vendant les clés de la maison qu’on en renforce les fondations. C’est en choisissant de rester maîtres chez nous, ensemble.
Pourquoi vendre des locaux commerciaux occupés est une erreur stratégique
Ces biens rapportent déjà des loyers à la commune. Leur cession :
- interrompt immédiatement une source de revenus pérenne, au profit d’un gain ponctuel ;
- fait perdre la main sur le tissu économique local (activités, loyers, choix des commerçants, usages futurs) ;
- affaiblit le patrimoine communal dans un contexte où le foncier commercial devient un levier rare et précieux.
En résumé : on troque un actif structurant et vivant contre une respiration budgétaire éphémère.
« Ces locaux ne sont pas des charges. Ce sont des ressources. »
« Ce que nous vendrions une fois, nous le perdrions pour toujours. Mais ce que nous conservons, nous pouvons le faire fructifier. »
- Vendre un bien occupé, c’est vendre un revenu.
- C’est aussi vendre un outil de politique locale : une manière d’encourager tel type de commerce, de soutenir les indépendants, de maintenir des loyers modérés, etc.
- Enfin, en cas de revente à un acteur privé, rien ne garantit que les occupants actuels resteront, ni que l’activité sera maintenue.
CONCLUSION
Vendre des biens qui rapportent, c’est comme brûler ses meubles pour se chauffer.
La commune a besoin d’un cap,.
La vente du patrimoine ne doit pas être le réflexe automatique face à une crise budgétaire. C’est un choix irréversible, qui doit rester l’ultime recours, après avoir exploré des alternatives responsables et constructives.
Préserver le foncier, c’est préserver notre capacité d’agir demain. Mieux vaut faire fructifier un bien que le céder pour combler un manque ponctuel.
Je développerai prochainement une contre proposition budgétaire
R. Froissard