« À vouloir vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »
Pierre Corneille
« Les élections municipales approchent à grands pas. La campagne apparaît morne, si ce n’est que de bien vilains corbeaux profitent de cette période pour répandre rumeurs, ragots et autres méchancetés.
Le débat serein, apaisé et constructif est le grand absent de ce moment politique qui devrait pourtant être l’expression vivante de la démocratie.
De nombreux édiles ont choisi de jeter l’éponge en ne se représentant pas : certains sont fatigués après plusieurs mandats, d’autres estiment que la fonction est devenue trop lourde à porter au regard des responsabilités croissantes et du manque de moyens. Certains partent avec le sentiment du devoir accompli ; d’autres, au contraire, redoutent le verdict des urnes en raison d’un bilan jugé peu convaincant.
Dans de nombreuses communes, nous assistons à la présentation de listes uniques, laissant présager l’absence de toute concurrence électorale, sauf dépôt de candidatures à la date limite prévue par la loi.
Cette situation constitue une entrave au débat démocratique et à la transparence de l’action publique, notamment lorsqu’aucun groupe d’opposition n’existe pendant la durée du mandat.
Le risque est alors de s’installer dans de mauvaises habitudes, de cultiver l’entre-soi. En réalité, ce serait le changement de personnes dans la continuité des pratiques et du fonctionnement de l’institution communale. Circulez, il n’y a rien à voir…
On peut aussi craindre qu’un maire, libéré de toute opposition structurée, ne soit tenté par un mode de gouvernance plus autoritaire, échappant au contrôle du conseil municipal et à l’obligation de rendre des comptes aux citoyens.
Ce type de fonctionnement n’est pas sans danger pour la cohésion municipale. La mandature 2020–2026 a d’ailleurs été marquée par de nombreuses démissions dans plusieurs communes du département, témoignant des tensions internes à certains conseils municipaux. Certains élus, adeptes de la « chaise vide », ont préféré manifester ainsi leurs désaccords plutôt que de les porter sur la place publique.
Depuis plusieurs années, les organisations de la société civile portent l’exigence d’un renouvellement démocratique : nouvelles façons de débattre, de décider et de conduire l’action publique, en favorisant toutes les formes de participation citoyenne. Force est de constater que cet appel reste largement ignoré.
La composition des listes se fait encore dans le plus grand secret, et les citoyens sont écartés de l’élaboration des programmes qui engageront pourtant la prochaine mandature.
Il est pourtant possible d’agir autrement : mise en place de conseils citoyens, ouverture des commissions municipales, création de groupes thématiques informels associant habitants, élus et acteurs locaux.
Il faudra bien qu’un jour nos élus admettent que, s’ils tirent leur légitimité du suffrage universel, ils ne peuvent pas tout s’autoriser. Gouverner n’est pas agir seul ni sans contrôle. Ces méthodes appartiennent au passé.
Plus que jamais, les citoyens doivent investir la chose publique pour faire sens commun, au service du bien-vivre ensemble. Nous avons le droit – et le devoir – de participer aux réunions publiques et, surtout, de nous engager dans la vie associative.
Face à des citoyens actifs et engagés, les élus devront s’en rendre à l’évidence : il n’y a plus de place pour l’amateurisme, l’improvisation ou l’approximation. L’action publique exige rigueur, responsabilité et anticipation.
L’éthique de la fonction est de servir, non de se servir, en mettant fin aux pratiques de copinage et de favoritisme.
Nos communes ne sont pas la chasse gardée de quelques héritiers de notabilités locales. Nous avons toutes et tous vocation à être candidats à une élection municipale, sans discrimination d’origine ou d’opinion. Seules comptent les compétences, les qualités humaines et le sens reconnu de l’engagement.
La diversité des profils est une richesse à ne pas négliger, s’appuyant sur l’expérience avec un regard bienveillant, non partisan .
Je fais partie de ces citoyens « bien en vue » dans la commune, souvent considérés comme des bêtes noires en période électorale. Bons bénévoles toute l’année, mais soudain jugés inaptes à devenir conseillers municipaux s’ils étaient élus… Comprendra qui voudra.
Je suis animé par une volonté forte de tracer des chemins nouveaux, tout en respectant nos aînés qui n’ont pas démérité, tant dans les associations que dans les équipes municipales successives. Chacune, dans un contexte particulier, a dû affronter de fortes turbulences liées à la crise sanitaire et économique, à l’inflation et aux difficultés qu’elles ont engendrées dans la conduite des politiques publiques.
Ceux qui promettent de « laver plus blanc que blanc » ne doivent pas oublier leur responsabilité partagée. Le maire n’assume jamais seul un bilan. La loyauté impose de se souvenir de celles et ceux qui ont permis hier d’accéder aux responsabilités et qui donnent aujourd’hui la possibilité de se présenter à nouveau devant les électeurs.
Vous aimez votre ville
Vous êtes à l’écoute des autres
Vous croyez à la concertation
Vous avez des idées, de l’audace
Vous aimez le progrès et la réussite collective
Vous avez le sens des responsabilités
Venez partager votre vision pour Saulxures-sur-Moselotte
avec les candidats des listes qui se constituent pour solliciter vos suffrages ».
Roger FROISSARD

