Une question simple pour des réponses qui fusent à Epinal au MUDAAC (Musée départemental d’art ancien et contemporain) grâce à l’exposition « Futur Antérieur » qui y sera présentée du 12 septembre 2019 au 31 janvier 2020.
« Une exposition sérieuse qui ne se prend pas au sérieux. Une exposition qui nous interroge sur ce que nous laisserons à nos descendants. Une exposition qui nous fait prendre conscience de la difficulté d’archiver et de conserver nos données » comme l’explique Aurélie Debrosse, responsable du service des publics du MUDAAC qui supervise l’exposition « Futur Antérieur ». En résumé, une exposition à visiter d’urgence.
« Futur antérieur » nous transporte en 4019, une époque où la mémoire écrite et audiovisuelle a été effacée, victime de ses supports trop fragiles. Le papier, les disques durs, les clés USB (…) n’ont pas passé l’épreuve du temps contrairement aux objets en métaux, céramique, verre, pierre. Les archéologues restituent alors 2019 via ces objets fragmentaires parfois avec justesse parfois en se trompant. « Ce qui donne à cette exposition tout l’humour, la dérision et le sérieux nécessaires pour comprendre les défis auxquels est confrontée l’archéologie » précise Aurélie Debrosse. Un ton décalé qui nous permet de flâner durant une après-midi au sein du MUDAAC et d’en ressortir plus riche.
Une exposition conçue et prêtée par le Musée romain de Lausanne-Vidy (Suisse). Laurent Flutsch, le conservateur du Musée romain de Lausanne-Vidy et concepteur de l’exposition sera d’ailleurs présent le 22 novembre à 18h à l’occasion d’une conférence/apéro où il donnera sa vision de l’archéologie.
Cette exposition est aussi l’occasion de redécouvrir un artiste, Daniel Spoerri, et son « Déjeuner sous l’herbe ». En partenariat avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), le MUDAAC propose de mettre en lumière les chantiers de fouilles menés en 2010 et 2016 dans un parc à Jouy-en-Josas. En effet, en 1983, l’artiste Daniel Spoerri organisait une vaste performance baptisée le « Déjeuner sous l’herbe à l’occasion de l’enterrement du tableau-piège », un banquet réunissant une centaine de personnes, parmi les happy few de l’art contemporain de l’époque. Après le plat de résistance, les convives ont été invités à détacher le plateau de leur table et à le déposer au fond d’une tranchée creusée pour l’occasion. L’ensemble recouvert de terre, le repas poursuivit ensuite son cours, les convives enchaînant avec le fromage et le dessert, le tout proprement arrosé, une pluie fine et pénétrante forçant au repli dans le salon du château du parc. L’assemblée se quittait ensuite en convenant de revenir bientôt, pour y ouvrir un chantier archéologique original que l’artiste rêvait, non sans jubiler, comme les « premières fouilles de l’art moderne » …
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