Suite au communiqué de presse du Préfet des Vosges et à la rencontre avec Monsieur Zaïr, Directeur de cabinet à la Préfecture, nous, citoyens organisateurs des marches fleuries à Epinal tenons à nous exprimer à propos de l’organisation des manifestations des 10 et 14 mars.
Suite aux premières marches fleuries spontanées citoyennes et à la mobilisation régionale du Collectif du 23 janvier, plusieurs manifestations se sont organisées porteuses
des revendications suivantes :
Nous, citoyen.ne.s, professionnel.le.s et amateur.trice.s de la culture, réaffirmons que la convivialité, l’art et la culture sont des droits fondamentaux dans la société.
Nous exprimons notre incompréhension face à l’impossibilité d’organiser des événements culturels qui reprendraient les protocoles sanitaires en vigueur.
Nous refusons cette distinction entre essentiel et non essentiel qui frappe de plein fouet ce qui fonde nos existences.
Nous exigeons le retour au débat démocratique autour des choix sur ce qui reste ouvert et ce qui doit fermer.
Une marche fleurie déclarée le 21 février s’est déroulée dans les meilleures conditions sécuritaires et sanitaires grâce à la collaboration des forces de l’ordre et des citoyens.
La manifestation revendicative du 10 mars a été déclarée en Préfecture, elle n’a pas été interdite, elle était donc autorisée. Nous avons été transparents et collaboratifs avec les services de renseignements territoriaux pour en assurer son bon déroulement, même si nous reconnaissons ne pas avoir été assez précis dans notre déclaration préfectorale.
Nous nous réjouissons de la mobilisation citoyenne de cette manifestation, qui a dépassé nos espérances, en raison d’un partage enthousiaste sur les réseaux sociaux autour d’un artiste engagé nationalement.
Dès notre arrivée et à plusieurs reprises au cours de la manifestation, nous sommes allés à la rencontre des forces de police pour que celle-ci se déroule dans les meilleures conditions légales.
Nous avons rappelé les règles sanitaires sur tous les supports de communication et en discours d’introduction de la manifestation (obligation du port du masque et distanciation sociale).
Il est vrai que certaines personnes n’ont pas respecté ces règles, en dépit de nos rappels, et nous le regrettons. Nous n’étions pas préparés à une telle affluence et n’avons pas pu faire respecter les règles sanitaires comme nous l’aurions souhaité.
Nous comprenons, bien que déplorons la réaction émotionnelle des réseaux sociaux suite à la couverture médiatique de l’événement. A aucun moment donné, il ne s’agissait d’un concert illégal, mais bien d’une manifestation revendicative face aux enjeux sociaux, économiques, civiques et psychologiques engendrés par la crise sanitaire.
Si nos revendications sont chantées, dansées, jouées, sont-elles moins civiques et politiques ?
La culture n’est pas un simple divertissement. Dans l’article 2, a. de la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, « le terme «culture» recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement »
Notre mouvement culturel et citoyen se revendique démocratique, non-violent et respectueux des conditions sanitaires.
Aussi, nous sommes heureux qu’un dialogue ouvert et constructif soit engagé avec la Préfecture et la Ville d’Epinal, afin d’envisager une issue favorable au bon déroulement de la marche fleurie ce dimanche 14 mars à Epinal.
Ce matin, nous sommes invités à 11h45 par M. le Préfet, afin de trouver un terrain d’entente et de garantir à la fois des conditions sanitaires strictes garantissant la santé de tous et l’expression de nos revendications.
Comme le chante si bien HK, « Dansons encore, sans armes, sans haine, sans violence. »
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