Ci-dessous la lettre ouverte de la CGT Educ’action 88 à l’intention du Directeur Académique des Services de l’Education Nationale des Vosges :
« Monsieur le Directeur Académique des Services de l’Education Nationale des Vosges,
La France est confrontée à une cinquième vague qualifiée par le porte-parole du gouvernement de « fulgurante ». La région Grand-Est n’échappe pas à cette reprise épidémique. Nous comptons actuellement un taux d’incidence supérieur à 300 cas pour 100 000 habitants à la date du 28 novembre. Michel Verney, représentant de Santé Publique France dans le Grand-Est, précise que « l’on est dans la phase d’accélération de l’épidémie, d’autant que les virus saisonniers jouent sur l’épidémie ». Les Vosges ne sont pas épargnées par cette explosion de nouveaux cas depuis début novembre. En effet, les chiffres officiels sont inquiétants : le 16 novembre, le taux d’incidence dans les Vosges était l’un des plus bas en France avec 57 cas pour 100 000 habitants. Le 26 novembre, il était de 156 (trois fois plus en une
semaine) et le 29, il atteignait 221 : soit une augmentation en deux semaines de près de 300 % !
Concernant la tranche d’âge des élèves de 6 à 10 ans dans les Vosges, les chiffres sont plus inquiétants encore : début novembre, le taux d’incidence était de 15, actuellement il atteint 568 !!! Face à ce contexte plus que préoccupant, le ministre de l’Education nationale a pourtant pris la décision d’alléger le protocole sanitaire en vigueur depuis la rentrée de ce septembre dans les établissements scolaires. Sa priorité est de laisser les « écoles ouvertes ». Cet objectif est, bien évidemment, aussi le nôtre mais nous refusons qu’il se fasse au détriment de la santé des élèves et des personnels. En effet, comment admettre que le ministre ose rendre au ministère des Finances près de 80 millions d’euros du budget alloué à l’Education nationale, quand cette somme aurait pu être consacrée à l’installation de capteurs de CO2 dans les salles de classe – chacun sait qu’elles sont surchargées – et à l’achat d’équipements de protection et de produits sanitaires nécessaires à l’application du protocole. Protocole supporté financièrement entièrement par les établissements scolaires au détriment de la pédagogie.
En conséquence, la CGT Educ’action 88 a l’honneur de vous demander :
- de demander aux chefs d’établissements de repousser les prochaines réunions parents-professeurs afin d’empêcher la circulation du virus. Nous dénonçons une contradiction entre le fait de renforcer les gestes barrières à l’extérieur lorsqu’il y a des rassemblements (marchés de Noël par exemple) et le fait d’autoriser de fortes concentrations humaines à l’intérieur des établissements où la distanciation physique ne peut être assurée ;
- de demander aux chefs d’établissements et aux I.E.N. de repousser la tenue des animations pédagogiques et des formations qui entraînent une plus grande exposition au virus ;
- de demander aux chefs d’établissements et aux I.E.N. de limiter le nombre de personnes présentes lors des conseils de classe, conseils d’école, conseils d’administration, conseils pédagogiques, etc. ;
- de faire remonter au ministre notre demande de passer au niveau 4 du protocole sanitaire qu’il a lui-même édicté à la rentrée de septembre.
Nous appelons les collègues à ne pas céder aux pressions leur imposant un double travail : face aux élèves et télétravail ! Comme l’ont décidé les autorités scolaires belges en interdisant l’accès de tiers extérieurs à l’intérieur de leurs écoles, faisons de la protection de la santé des personnels et des usagers de l’Ecole publique notre priorité ! Fermons les portes des écoles pour que l’Ecole reste ouverte ! »
Pour la CGT Educ’action 88
Nicolas Starcevic
Secrétaire général
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