Après la réunion du 10 décembre où le Syndicat National FO des Lycées et Collèges avait réuni à Epinal une dizaine d’AESH du département, les représentants du syndicat national Force Ouvrière des Lycées et Collèges interpellent les parlementaires vosgiens. Ils veulent ainsi dénoncer les conditions de travail des AESH, qui accompagnent les élèves en situation de handicap. Ils sont plus de 600 dans les Vosges.
« Monsieur le Député,
Nous, Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap A.E.S.H. des Vosges réunis à l’initiative de la Fédération Nationale de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle – Force Ouvrière ce vendredi 10 décembre 2021 à Epinal, avons décidé de s’adresser à vous.
En effet, depuis plusieurs années nous nous mobilisons pour obtenir de meilleures conditions de travail et de salaire sans grand résultat. Par cette lettre ouverte, nous souhaitons vous rencontrer afin de vous présenter notre situation concrète pour vous montrer l’urgence et la légitimité de nos demandes.
« Pour un vrai statut de fonctionnaire »
Nous sommes le plus souvent en contrat à durée déterminée C.D.D. pendant 2 ,3 ,4 ,5 ,6 ans puis en contrat à durée indéterminée…C.D.I. depuis dix, douze, quinze ans !alors que l’article 3 de la loi du 13 juillet 1983 stipule qu’une mission permanente doit être exercée par un fonctionnaire !
« Pour un vrai salaire »
Cette précarité statutaire s’accompagne d’un salaire misérable ; en effet dans la grande majorité des contrats, des temps partiels nous sont imposés : 24 heures pour « moins de 800 euros par mois »,ce qui nous place sous le seuil de pauvreté fixé par l’INSEE ! A cette situation indécente s’ajoute que nous n’avons aucune des primes accordées aux autres personnels de l’Education nationale (pas de prime Réseau d’Education Prioritaire, ni de prime informatique). Signalons encore que l’on nous refuse la gratuité des repas de cantine alors que nous y accompagnons les enfants handicapés, et ce sur notre temps de travail. Nous revendiquons donc un salaire décent pour un temps complet de 24 heures par semaine, les primes diverses et la gratuité des repas de cantine.
« Pour une vraie formation »
Nous sommes aussi demandeur d’une vraie formation pour accompagner au mieux des élèves aux pathologies différentes que nous découvrons sur le tas. A ce propos nous constatons de plus en plus d’élèves dont la pathologie ne relève pas de l’inclusion en milieu scolaire mais d’instituts spécialisés qui ne peuvent les accueillir faute de places.
« Pour l’abandon des Pôles Inclusifs d’Accompagnements Localisés, P.I.A.L. »
Depuis l’instauration des P.I.A.L. chacun d’entre nous accompagne de plus en plus d’élèves, au détriment de la qualité du suivi ; Il n’est pas rare que nous devions suivre 4, 5, 6, 7 élèves (voire plus parfois) sur plusieurs sites pour un temps partiel imposé et un salaire qui reste inchangé, c’est-à-dire toujours misérable ! La relation avec les élèves, les familles se dégrade ; nous nous épuisons sans voir de réelles améliorations de nos salaires et nous subissons une dégradation de nos conditions de travail. Le burn- out nous guette et le découragement nous gagne !
Monsieur le Député, aujourd’hui nous sommes plus de 600 A.E.S.H. dans les Vosges, plus de 115 000 nationalement le troisième corps de personnel après les Professeurs des écoles et les Professeurs certifiés ; nous sommes majoritairement des Femmes vivant dans la plus grande précarité. Nous n’en pouvons plus ; c’est pourquoi nous sollicitons votre aide et votre soutien pour interpeller le gouvernement (questions directes au gouvernement) pour obtenir des réponses rapides sur nos urgentes et légitimes revendications. »
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