Ça y est, le printemps est là. Enfin diront certains. Quoi qu’il en soit, la saison printanière est notamment l’occasion de ressortir son vélo, après des mois d’hibernation dans le garage ou la cave.
A Saint-Dié-des-Vosges, l’un des plus fervents promoteurs de la pratique du vélo est l’association l’Engrenage. Créée il y a 8 ans, en mars 2014, l’association déodatienne dispose d’un local-atelier au 8 rue des Frères Simon, ouvert chaque mercredi après-midi (de 14h à 18h et de 18h à 19h sur rendez-vous) et chaque samedi matin (de 9h à 12h). Sur place, les adhérents se retrouvent pour entretenir et réparer leurs vélos, ou ceux provenant de divers dons, et s’échanger des conseils. Ils peuvent également acheter des pièces à des prix modiques. En 2021, ils étaient 233 à adhérer à l’association. Les non-adhérents peuvent quant à eux venir acheter un vélo, en déboursant en moyenne entre 50 et 60 euros. Là aussi, le prix est modique.
Mais au-delà de la partie « atelier », l’Engrenage se veut être moteur dans le développement de la mobilité active sur le territoire de Saint-Dié-des-Vosges et ses alentours. L’Engrenage participe notamment à la commission portant sur le dossier « Zone 30 km/h » mené par la Mairie de Saint-Dié-des-Vosges, afin d’étendre la limitation à 30 km/h au centre-ville au-delà de la rue Thiers. Quant à la place du vélo à Saint-Dié-des-Vosges, pour le président Jean-Pierre Mathieu il y a encore du travail pour que cette mobilité douce s’intègre mieux avec les autres modes de déplacement.
« Je ne suis pas là pour critiquer gratuitement la Mairie, car on est là pour travailler ensemble. Mais je pense qu’un certain nombres de choses pourraient être améliorées. Je pense notamment au développement des pistes cyclables au centre-ville ainsi que sur les entrées de ville, en particulier à Robache, rue d’Epinal ou avenue de Verdun. Plus de stationnements pour les vélos serait aussi appréciable, comme devant le Carrefour City ou Place du Marché, où il y a un certain nombre de restaurants et de bars. Et bien entendu pour les jours de marché. Une partie de la signalétique dédiée aux vélos pourrait être repeinte, et l’abri à vélo sur l’aire de covoiturage pourrait être davantage sécurisée, car il n’y a pas que le train qui fonctionne avec le vélo. Il faut aussi penser à comment intégrer les nouveaux moyens de déplacements dans la circulation. Ce qui inclut les trottinettes et les vélos électriques. Pour résumer, je pense qu’il faut juste faire les choses avec du bon sens. Et faire des choses qui fonctionnent, sans forcément dépenser beaucoup d’argent ni se lancer dans de grands projets. L’idée est de montrer qu’il y a localement une volonté d’améliorer sur le long terme la place du vélo, un moyen de transport à la fois bon pour la santé, pour l’environnement et pour le portefeuille. D’autant plus à l’heure actuelle. Attention, on ne dit pas non plus qu’il n’y a rien de fait, mais plutôt qu’on peut mieux faire. »
Les conclusions de l’enquête du baromètre des villes cyclables 2021 corroborent les propos de Jean-Pierre Mathieu : Saint-Dié-des-Vosges peut mieux faire. Les 118 réponses d’usagers du vélo dans la cité déodatienne – contre 113 lors de la précédente étude en 2019 – donnent une note de 2,31/5 à la ville. Soit la lettre « F » – l’avant dernière – qui équivaut à un « climat vélo » jugé défavorable. Sachant toutefois que la note moyenne des communes de la catégorie où se trouve Saint-Dié-des-Vosges est à peine plus élevée, puisqu’elle est de 2,82/5. Pour rappel, la note déodatienne était de 2,40/5 en 2019.
La progression ressentie par les usagers illustre cette légère baisse, en estimant à 22,9% que la situation s’est « un peu dégradée », à 7,6% qu’elle s’est « beaucoup dégradée » et 64,4% qu’elle est « restée identique ». 5,1% estiment pour leur part que la situation s’est « un peu améliorée ». Les 4 principaux critères qui ressortent pour améliorer la pratique du vélo à Saint-Dié-des-Vosges sont, toujours d’après cette enquête : un réseau cyclable complet et sans coupure ; des stationnements adaptés et sécurisés pour les vélos ; l’entretien des pistes et bandes cyclables ; des itinéraires vélos rapides et directs. Vis à vis des conclusions de l’enquête, le président de l’Engrenage se montre optimiste. « Vu la note attribuée par le baromètre des villes cyclables, on ne peut que progresser ! »
J.J.
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