L’invasion de l’Ukraine par la Russie fait craine une crise alimentaire majeure. Car de nombreux Etats sont dépendants de la production céréalière ukrainienne, notamment le blé. Dans ce contexte, le président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricole des Vosges – FDSEA 88 – Philippe Clément s’est exprimé via la page Facebook du syndicat.
« Depuis plusieurs jours, nous avons l’impression de revoir des images avec un goût de déjà vu, comme regarder un film noir et blanc en version remasterisée… Les mêmes expressions sur les visages, les mêmes larmes, les mêmes images d’exode, de trains bondés, presque tout nous ramène au moment les plus sombres de notre Histoire récente. Un seul détail change, l’envahisseur cette fois, n’a pas de moustache mais parait tout autant incontrôlable.
Pour celles et ceux qui le souhaiteront, nous recenseront à la FDSEA les moyens que vous souhaiterez mettre en œuvre afin de venir en aide aux victimes de ces guerres (hébergements, dons…)
Notre rôle, tout aussi important, va être aussi de pouvoir produire une alimentation suffisante afin d’éviter des crises alimentaires majeures, y compris sur notre propre territoire ; chose qui nous paraissait encore inimaginable il y a peu. Produire pour nourrir, ceci prend tout son sens. Mais produire avec quoi du GNR à 2€ le litre ? Des fertilisants inabordables ? Des aliments hors de prix pour nos animaux ? De l’énergie trop chère pour chauffer nos serres ? Aucune production n’est épargnée par la flambée inédite des prix, mettant à mal toute notre économie agricole.
Il est impératif que l’agriculture soit reconnue comme secteur essentiel et soit accompagnée pour passer ce cap, car l’enjeu est de taille : remplir les assiettes des français, rien que cela. A l’heure aussi, où l’Europe nous montre ce qu’elle peut avoir de plus beau à travers sa capacité à parler d’une seule voix à l’agresseur, nous pouvons exiger d’elle de la hauteur, de la clairvoyance en demandant d’abroger par exemple, l’obligation de geler des surfaces sur son propre territoire quand, dans le même temps, nous devrons faire face à notre souveraineté alimentaire.
A toutes et tous, je vous assure que dans ces périodes troubles nous devons pouvoir compter les uns sur les autres, car si l’humain est parfois capable du pire, je veux continuer à croire qu’il est aussi capable du meilleur. »
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