Le syndicat CGT des établissements de l’association Turbulences a lancé un appel à un débrayage demain vendredi, à partir de 12h devant la Maison du XXIe siècle de Saint-Dié-des-Vosges (lire notre article de mardi).
La CGT estime que la direction « fait la sourde oreille » vis à vis des revendications avancées, qui portent principalement sur les conditions de travail. Le syndicat déplore également un « manque de dialogue entre la direction et le personnel », et s’inquiète de l’éventuelle fusion ou absorption de l’association Turbulences avec une autre entité. Face à ces déclarations, Laurent Morel-Jean, le directeur des Maisons du XXIe siècle et Mosaïque, a tenu à s’exprimer, souhaitant « donner une image autre du fonctionnement de l’association Turbulences. » Pour rappel, Turbulences est l’association de gestion des 2 établissements sus-cités.
« Dans ces déclarations, il y a des éléments qui sont tout à fait infondés, car la situation a évolué positivement depuis les dernières revendications (lire notre précédent article). Parmi les avancées positives, on citera par exemple les 6 salariés en CDD exerçant sur Mosaïque qui ont vu leur contrat requalifié en CDI ce mois-ci. De plus, un partenariat avec l’IRTS Lorraine va permettre la mise en place, en septembre prochain, d’une formation diplômante Accompagnant Educatif et Social – AES – sur le site de Saint-Dié-des-Vosges, sur une durée de 12 mois pour 14 salariés des 2 établissements. 8 d’entre eux seront requalifiés en CDI au démarrage de la formation. Et depuis mai 2022, un cycle complet de formation théorie/pratique et supervision sur site de l’accompagnement des personnes avec Troubles du Spectre Autistique est proposé progressive à l’ensemble des salariés. »
Laurent Morel-Jean précise également, toujours au sujet des effectifs, que « l’association Turbulences présente un taux d’encadrement élevé sur la partie « socio-éducative » par rapport aux établissements médico-sociaux du même type. L’encadrement et l’organisation du travail dans le fonctionnement des établissements nécessiterait effectivement des moyens supplémentaires sur 2 domaines. A savoir les ressources humaines et l’encadrement direct des salariés. Cette carence est attestée par différents audits réalisés récemment, mais demeure malheureusement une réalité. »
La gestion du service infirmier de la Maison du XXIe siècle est pointée du doigt par le syndicat, la CGT demandant à ce que ce service « soit géré par une personne relevant du paramédical, car peut-on raisonnablement imaginer que ce service soit dirigé par des personnes qui ne sont pas au fait des connaissances spécifiques liées au médical ? » A ce propos, Laurent Morel-Jean assure que le mode d’organisation actuel est « courant dans notre secteur d’activité, non sanitaire. Le service infirmier de la Maison du XXIe siècle, qui comporte 4 salariées, travaille pour la partie soins en étroite collaboration avec 2 médecins généralistes, eux-mêmes salariés des établissements. L’encadrement administratif et humain de cette équipe est confiée à une directrice-adjointe. »
En ce qui concerne la vétusté des locaux, le directeur de l’établissement reconnaît que « effectivement, on peut regretter qu’il n’y a pas eu de réelle politique d’entretien et de rénovation progressive de la Maison du XXIe siècle, qui a été construite en 1995. Il est vrai que les locaux sont aujourd’hui vétustes, il y a un souci majeur à ce niveau. Mais il faut savoir que la situation financière de l’association empêche actuellement de pouvoir emprunter pour rénover et réhabiliter les bâtiments. »
Au sujet d’un éventuel rapprochement, qui mènerait à une fusion ou absorption de Turbulences, Laurent Morel-Jean affirme qu’à ce jour rien n’est décidé. « Nous avons indiqué à l’ARS les raisons essentielles du déficit et les aspects sur lesquels nous sommes sous dotés. Mais l’ARS ne réussit pas à nous proposer des moyens supplémentaires, car ils pensent que notre association n’est pas suffisamment solide. Nous allons donc vers un partenariat avec une autre association ou organisation plus solide. Au tout début du mois de mai, nous avons reçu une invitation de la part de l’ARS à étudier les possibilités de rapprochement avec une entité plus solide. Lors de l’assemblée générale qui aura lieu ce samedi 2 juillet, il sera décidé de quelle façon et dans quel délai s’effectuera ce rapprochement. Notamment sur quels critères les administrateurs de Turbulences identifieront le bon partenaire. Il est légitime de dire que l’association va vers une fusion ou une absorption, mais pour le moment rien n’est acté. La décision sera prise par les administrateurs, mais aussi les adhérents de l’association. C’est le chemin qui est tracé par l’ARS, et nous avons tout intérêt à le respecter. Ce que l’association et la direction veulent éviter, c’est la mise en place d’une administration provisoire avec une tutelle administrative privée. »
Et Laurent Morel-Jean de conclure sur ces mots : « Beaucoup de choses vont en s’améliorant, les déclarations du syndicat CGT remettent de l’inquiétude auprès des salariés et des parents. Ce qui est important avant tout, c’est de garder la tête froide pour prendre les bonnes décisions. »
J.J.
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