Stéphane Lewandowski, aujourd’hui âgé de 97 ans, a été confronté à l’enfer du camp de concentration de Mauthausen. Il y a été déporté du 30 novembre 1944 au 26 avril 1945, après avoir été fait prisonnier par des soldats de la Wehrmacht alors qu’il menait une mission à Pont-à-Mousson. Encore adolescent, il avait rejoint il y a peu le mouvement des Francs Tireurs et Partisans – FTP.
Ce lundi après-midi et comme depuis une trentaine d’années maintenant, Stéphane Lewandowski a raconté ses années de guerre et de déportation aux élèves des classes de Terminale du lycée Baumont. Pour que le devoir de mémoire de cette sombre période de l’humanité perdure auprès des jeunes générations.
Après son arrestation, Stéphane Lewandowski est transporté de centres de détentions en prisons, puis au camp de Mauthausen à bord d’un wagon cellulaire. Jamais le jeune Résistant ne connaissait sa destination, restant des jours et des jours sans pratiquement rien manger. Pensant se retrouver dans un Stalag, un camp de prisonniers de guerre, il arrive au camp central de Mauthausen à la fin du mois de novembre 44. Dès son arrivée, il subit les brimades et les humiliations d’un officier SS dans les douches, qui le frappe au visage et l’asperge d’eau glacée et bouillante alors qu’il est encore tout habillé.
A la violence physique vient s’ajouter la déshumanisation, « le moment où l’humanité quitte le détenu pour devenir un concentrationnaire » souligne Stéphane Lewandowski. Entièrement nu, ce dernier traverse l’allée du camp pour être rasé intégralement, la tête comme le corps. Puis un numéro lui est attribué, le 111426, qui remplace désormais son identité. Ce numéro est cousu sur sa tenue rayée de déporté, ainsi qu’un triangle rouge qui signifie « déporté politique ».
Du travail forcé dans une usine aéronautique souterraine et des exercices physiques inutiles, « uniquement là pour casser moralement les hommes », sont le quotidien de Stéphane Lewandowski durant des mois. Les conditions de vie sont effroyables. Le soir venu, les déportés sont littéralement emboîtés les uns avec les autres sur des paillasses inconfortables. L’hygiène est quasi absente, les couvertures sont infestées de poux et autres vermines. Sans oublier les exécutions sommaires, d’une balle dans la tête ou dans la chambre à gaz. Si Stéphane Lewandowski a survécu à cet enfer, beaucoup ne sont jamais rentrés chez eux.
J.J.
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