Les urgences de Saint-Dié-des-Vosges font face à une suractivité, liée à la crise sanitaire mais aussi au manque de personnels de santé… notamment de médecins. Les urgences déodatiennes enregistrent actuellement 30 000 passages sur une année. Ce qui représente la prise en charge d’environ 80 patients par jour.
Pour faire face à cette suractivité et par extension à l’engorgement des urgences, qui a pour double conséquence d’allonger le temps de prise en charge – qui est en moyenne de 2h45 à Saint-Dié-des-Vosges – et d’épuiser les effectifs, il a été décidé de réorienter certains patients vers la permanence des soins de ville, qui sera assurée par des médecins généraistes. Ce qui a été annoncé ce mardi matin par le Docteur Stéphane Albizzati, chef du service des urgences, et le directeur-adjoint des Hôpitaux du Massif des Vosges – HMV – Julien Dubois. Cette réorientation, qui sera effective seulement le week-end dans un premier temps, ne concernera que les cas qui auront été identifiés au préalable comme les moins graves et les moins urgents.
« Bien entendu, les portes des urgences ne seront jamais fermées à qui que ce soit. Mais avec cette réorientation, qui a pour vocation d’être généralisée à toute la semaine, on ne fait que répondre à la problématique de la surcharge des urgences. Une proportion des cas qui se présentent ici ne répondent pas à nos compétences. Jusqu’à présent à Saint-Dié-des-Vosges, tous les patients étaient admis et traités par les urgentistes. Nous avons tardé à mettre en place la réorientation de certains patients vers la permanence des soins de ville, mais aujourd’hui il en va de l’avenir des urgences. Et c’est dans l’intérêt des patients qui seront pris en charge aux urgences, car ils attendront moins longtemps » insiste le Docteur Albizzati, qui invite à téléphoner à Médigarde, au 0-820-33-20-20, ou à appeler le 15 si la situation n’est pas urgente. Dans le cas où une personne se présentera spontanément aux urgences, son cas sera évalué sur place et il sera décidé une prise en charge à l’hôpital ou une réorientation vers la permanence.
L’annonce de ce nouveau fonctionnement des urgences déodatiennes était également l’occasion pour le Docteur Albizzati de lancer un appel à candidatures, car les médecins urgentistes viennent à manquer à Saint-Dié-des-Vosges. « 40% des médecins du service l’ont quitté pour se tourner vers d’autres activités, via des disponibilités, ou ont été débauchés par d’autres hôpitaux qui leur proposaient des offres salariales défiant toute concurrence. Si des revalorisations salariales ont été décidées par la Direction des HMV, nous ne voulons cependant pas tomber dans le piège de la surenchère. Nous n’avons pas voulu rentrer dans ce jeu là. Ce que nous proposons, c’est davantage une attractivité organisationnelle, structurelle. Ce qui se traduit, par exemple, par aucun patient dans les couloirs des urgences le matin. Nous trouvons des lits pour tous les patients pris en charge dans la journée. C’est un point sur lequel on ne transigera pas, car sinon on serait dans la maltraitance. Et cela je ne le tolérerai pas. Tout le monde au sein du service travaille dans ce sens, pour que les patients ne soient pas laissés dans les couloirs. »
J.J.
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