De nombreux substituts nicotiniques sont disponibles dans les pharmacies.
Le ministre de la Santé François Braun a récemment ouvert la porte à une prescription des cigarettes électroniques en pharmacie. Suite à cette annonce, nous avons sollicité une pharmacie déodatienne afin de recueillir son avis sur la question.
Pour le pharmacien Nicolas Cunin-Schirlen, de la pharmacie Bruelle, « cela peut être une bonne idée mais il faudra voir les modalités, avoir plus de précisions. Si c’est sur le modèle de l’Australie, où il n’y a que 2 saveurs en pharmacie, pourquoi pas. Mais je serais plus réservé s’il y avait davantage de fragrances. Car les pharmacies n’ont pas vocation à devenir des boutiques de vaporettes, mais bien d’aider à l’arrêt du tabac. C’est aussi pour cela que j’émets une autre réserve, puisque la cigarette électronique conserve le geste du fumeur. Alors certes elle est moins toxique que la cigarette traditionnelle, mais il ne faudrait pas qu’une addiction en remplace une autre. Si la cigarette électronique contient moins de nicotine, elle en contient quand même et puis le geste reste le même. Si certains fumeurs sont uniquement dépendants du tabac, d’autres le sont aussi du geste. La cigarette étant associée à différents événements de la journée, comme le café du matin. D’autant plus que de bons résultats sont obtenus dans l’arrêt du tabac avec les divers substituts nicotiniques qui sont déjà proposés en pharmacies, comme les gommes, patchs, sprays ou comprimés à sucer. Personnellement, j’estime que la prescription de cigarettes électroniques par les pharmaciens peut constituer une aide au tout début d’un traitement visant à l’arrêt du tabac, mais je suis davantage réservé à plus long terme. Dans tous les cas, la réussite d’une démarche d’arrêt du tabac dépend surtout de la volonté de la personne. Donc conserver le geste de la cigarette dans une telle démarche m’interpelle un peu. »
J.J.
0 commentaire