A compter de ce lundi 11 septembre, 8 enseignants de l’IUT de Saint-Dié-des-Vosges suspendent, pour une durée de 2 semaines, leurs différentes fonctions administratives. Les cours restent toutefois toujours assurés.
Tous les 8 enseignants du second degré affectés dans le supérieur – ESAS – ils ont rejoint le collectif 384, un collectif national inter-universitaire qui revendique l’accès au Régime Indemnitaire des Personnes Enseignants et Chercheurs – RIPEC. Le collectif 384 déplorant une inéquité salariale des ESAS vis à vis des enseignants-chercheurs. Avant le RIPEC, les ESAS bénéficiaient d’une prime d’enseignement supérieur égale à celle des enseignants-chercheurs. Ce qui n’est plus le cas depuis son entrée en vigueur, le 1er janvier 2022. De plus, les ESAS sont exclus des mesures de « revalorisation du métier d’enseignant » et du « nouveau pacte pour reconnaître l’engagement des enseignants et améliorer la qualité du service public de l’éducation ».
« Cette inéquité de rémunération risque de fragiliser les IUT, car cela ne manquera pas de nuire au recrutement des enseignants candidats à l’enseignement supérieur. A l’IUT de Saint-Dié-des-Vosges, le nombre d’ESAS atteint plus de 50%, en sachant que plus de 2 tiers des tâches administratives sont supportées par les ESAS » explique Audrey Bichet, enseignante à l’IUT déodatien, cheffe du département MMI et également relais local du collectif 384. Parmi les tâches administratives qu’elle effectue dans le cadre de ses responsabilités à l’IUT, Audrey Bichet est notamment responsable des alternants et gère les emplois du temps des étudiants de son département.
Cette dernière d’insister sur le fait que « l’objectif n’est pas de créer une scission avec nos collèges enseignants-chercheurs. L’objectif n’est pas non plus de pénaliser les étudiants, au contraire même. Nous souhaitons juste que nos carrières puissent être valorisées dans leur avancement. » Cette initiative est soutenue par le directeur de l’établissement Olivier Caspary et par plusieurs autres enseignants.
Quant à la suite des événements, ils dépendront de l’évolution de la situation d’ici 2 semaines. « La ministre de l’Enseignement Supérieur Sylvie Retailleau a annoncé des mesures en faveur des ESAS jeudi dernier, mais nous sommes encore en-deça des enseignants-chercheurs… de l’ordre de 30%. On attend donc une réponse de la ministre, mais aussi de la présidente de l’Université de Lorraine Hélène Boulanger, qui ne s’est pas encore positionnée sur ce sujet » ajoute Audrey Bichet, tout en précisant que « une lettre va être déposée très prochainement à la permanence du député David Valence, qui était lui même enseignant. »
J.J.
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