Ce jeudi 9 novembre est synonyme de Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Instaurée en 2015, cette journée de sensibilisation annuelle se déroule le premier jeudi qui suit les vacances de la Toussaint. C’est dans ce cadre qu’une double intervention avait lieu ce matin à l’amphithéâtre de la Cité Scolaire Jules-Ferry, à destination des élèves des classes de 5e et 4e.
Durant une heure, Mickaël Hingrez et Sandrine Dufresne de la Police Nationale de Saint-Dié-des-Vosges, également Emmanuelle Claudel de France Victimes 88, ont défini ce qu’était le harcèlement scolaire, ce qu’il implique et ses conséquences. Leur intervention était appuyée par 2 vidéos, qui présentaient 2 situations différentes de harcèlement scolaire.
Brimades physiques, verbales ou psychologiques répétées, au sein de l’établissement ou en dehors, cyberharcèlement sur les réseaux sociaux, comme le partage d’une photo intime d’une personne sans son consentement… le harcèlement scolaire revêt de multiples formes, tout en étant amplifié par l’effet groupe. Jalousie, exploitation d’une faiblesse, des origines d’une personne, de sa couleur de peau, de son handicap, de sa religion, de son orientation sexuelle, de la manière dont elle s’habille… peuvent amener à des formes de harcèlement scolaire. Si un acte isolé constitue déjà en soit une violence, c’est la répétition qui caractérise le harcèlement, avec pour objet de dégrader physiquement, mentalement ou les conditions d’apprentissage de l’élève. Comme il a été rappelé ce matin, aucune forme de harcèlement ne doit être prise à la légère. D’autant plus que les drames sont encore beaucoup trop nombreux en France.
La sensibilisation, comme les 2 interventions de ce jeudi, est la première étape de prévention contre le harcèlement scolaire. A la Cité Scolaire Jules-Ferry, la sensibilisation prend également la forme de lecture de textes par les élèves aux inter-classes, portant sur le thème de la laïcité et le respect de l’autre ; la mise en place dans chaque classe d’ambassadeurs contre le harcèlement parmi les élèves ; d’un mur d’expression dans le hall de l’établissement ; d’une participation au concours national contre le harcèlement … si malgré ces actions un cas de harcèlement scolaire est identifié, une méthode de préoccupation partagée est enclenchée afin de faire prendre conscience au harceleur de ses actes. « Des enseignants et personnels éducatifs participent à la méthode de préoccupation partagée, qui est une démarche éducative car on reste dans le champ de la citoyenneté. Le but de notre établissement scolaire est de faire de nos élèves des citoyens, autant la victime que le harceleur » précise Patricia Braun, proviseure de la Cité Scolaire Jules-Ferry.
Et si les méthodes pédagogiques, le dialogue et la réflexion ne portent toujours par leur fruit et que le harcèlement se poursuit, la Police Nationale et la Justice prennent le relais avec d’éventuelles convocations des parents, gardes à vues et poursuites pénales. Pour rappel, depuis la loi du 3 mars 2022 le harcèlement est scolaire est reconnu comme un délit pénal, qui peut être puni jusqu’à 10 ans de prison et 150 000€ d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée.
J.J.
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