Ce vendredi pluvieux marque le premier jour de l’été 2024. Si la date du 21 juin est aujourd’hui associée à la Fête de la Musique, elle est également celle du solstice d’été, jour où le Soleil est le plus proche de la Terre. Aujourd’hui, le solstice d’été donne lieu aux feux de la Saint-Jean. Comme nous l’explique Jean-Michaël Choserot, président de l’association naturaliste et historienne BERIAN, le culte solaire est célébré depuis bien longtemps dans les Vosges.
« Dans les Vosges, sur les sommets, était célébré le dieu Bel, ou Belenos, dieu celte du Soleil. Les historiens émettent l’hypothèse que ce dieu aurait d’ailleurs donné son nom à nos fameux « Ballons » des Vosges, ces petits soleils vosgiens. Avec les invasions barbares de la fin de l’Antiquité fut aussi apportée dans nos montagnes le culte de Sunna, la déesse germanique du Soleil. Il était alors de coutume de faire tournoyer dans les airs ou faire rouler dans une pente un disque ou une roue enflammée, coutume qui réapparaît timidement dans nos contrées et qui se fait toujours par exemple à Sierck-les-Bains, en Moselle » précise Jean-Michaël Choserot.
Le président de BERIAN de préciser que cette coutume existait encore le siècle dernier dans les Vosges, à Pouxeux et à Rupt-sur-Moselle. « Les jeunes gens du village construisaient une énorme roue garnie de paille. Le soir venu, ils la transportaient en haut de la montagne dite Mont de Fourche. Après quoi ils enflammaient la roue, la faisait dévaler la pente à grande vitesse afin que cette dernière atteigne le fond de la vallée et aille s’éteindre dans la Moselle. »
La Déodatie a donné lieu à une légende en lien avec le solstice d’été, que Jean-Michaël Choserot nous relate : « Un jour, dans le Val de Galilée, selon les dires des anciens, le char de la déesse Sunna qui transportait le soleil ploya sous sa charge, se brisa et ses débris chutèrent dans le massif de l’Ormont à Saint-Dié. Heureusement, le soleil se trouvait sur sa lancée et peut, depuis, tourner dans le ciel sans l’aide du chariot dont il nous reste aujourd’hui de ses 2 « ridelles ». »
Quant aux nombreuses petites cupules que l’on peut retrouver sur les terres des hautes limites vosgiennes, le président de BERIAN indique qu’elles correspondent « à des traces de modestes infrastructures en bois, qui servaient vraisemblablement à calculer la course du Soleil. Si celles-ci datent en majorité du néolithique jusqu’à l’époque celtique, de nombreuses autres nous indiquent que cette pratique, bien qu’en diminution, fut vraisemblablement encore utilisée après le Moyen-Âge. »
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