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lundi 31 mars

La décision de suspension de la réintroduction des Grands Tétras devrait être rendue vendredi

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Récemment, un nouveau référé de suspension a été déposé auprès du tribunal administratif de Nancy contre l’arrêté préfectoral autorisant la réintroduction des Grands Tétras. L’audience s’est tenue ce mercredi 26 mars à 14 h 30 et la décision devrait être rendue vendredi 28 mars en fin de journée. 

Un projet contesté pour ses lacunes scientifiques et environnementales

Les opposants au projet dénoncent un manque de prise en compte des véritables causes du déclin de l’espèce, notamment la destruction de son habitat, le changement climatique et les perturbations humaines. Ils s’appuient sur plusieurs arguments :

  • Un taux de mortalité alarmant : 78 % des tétras réintroduits auparavant n’ont pas survécu.

  • Des méthodes d’effarouchement expérimentales : des ultra-sons destinés à éloigner les prédateurs sans étude préalable sur l’impact sur les autres mammifères, notamment les chauves-souris.

  • L’absence de mesures de restauration des écosystèmes malgré des engagements pris auprès de certaines associations.

  • Une stratégie jugée inefficace : les autorités estiment que la prédation est la cause principale de la disparition du Grand Tétras, mais aucune mesure efficace n’a été mise en place pour y remédier.

  • Un coût élevé pour les finances publiques, au détriment d’autres actions de conservation de la biodiversité.

Des méthodes contestées et une opacité dénoncée

Dominique Humbert, de SOS Massif des Vosges et opposant au projet, pointe du doigt une gestion opaque de la part de la préfecture et du Parc Naturel Régional :

« Depuis le début, nous sommes face à une institution qui veut passer en force, quelles que soient les oppositions. On nous cache des informations, on nous ment par omission, on affirme sans preuves. »

Il dénonce également l’expérimentation de méthodes sans validation scientifique : « Ils comptent placer des détecteurs de présence près de certains nids et déclencher des ultra-sons en cas d’approche d’un prédateur. Mais les prédations n’ont jamais eu lieu pendant la couvaison ! Toutes les mortalités enregistrées se sont produites en dehors des périodes de couvaison. »

Une autre controverse concerne l’annonce récente de la présence de quatre tétras autochtones dans les Vosges, alors qu’il était admis qu’il n’en restait au mieux qu’un seul. « J’ai demandé les preuves, des documents, des vidéos. On n’a rien reçu. C’est gravissime d’affirmer cela sans éléments tangibles. »

Un parallèle est fait avec une enquête en cours dans les Cévennes concernant le prélèvement illégal de quatre Grands Tétras. Selon certaines sources, ces oiseaux auraient été illégalement transférés dans les Vosges.

Un projet disproportionné et risqué

Les opposants dénoncent également la volonté de réintroduire 40 tétras dans un site où il n’y en a jamais eu plus de huit selon les observations du Groupe Tétras Vosges. « Le site est aujourd’hui légèrement dégradé, notamment avec la ré-autorisation du peigne pour la récolte des myrtilles. Beaucoup d’oiseaux seront obligés de quitter la zone et de se retrouver dans des secteurs inadaptés. »

Une décision attendue en fin de semaine

Le tribunal administratif doit désormais statuer sur la demande de suspension immédiate du projet. La décision devrait être rendue au plus tard vendredi en fin de journée.

Si le référé est rejeté, les opposants annoncent d’ores et déjà qu’ils poursuivront le combat sur le fond, afin de remettre en cause la légitimité même du projet.

Grands Tetras

Parc naturel régional des Ballons des Vosges

SOS Massif des Vosges

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