Ce samedi matin, c’est sous un chapiteau Amérigo comble que le 36e Festival International de Géographie accueillait une discussion consacrée à l’urgence d’une conscience écologique. Une rencontre animée par le journaliste Patrick Vallélian. Trois voix complémentaires y ont pris part : Valérie Masson-Delmotte, climatologue, membre du Haut Conseil pour le Climat et présidente de ce 36e FIG, Agnès Ledig, romancière, et Sébastien Mabile, avocat spécialisé en droit de l’environnement.
Les inégalités au cœur du réchauffement
Sébastien Mabile a choisi de parler d’un « réchauffement entropique » plutôt qu’un réchauffement climatique, estimant que « ce n’est pas un réchauffement lié au fait d’être un être humain, mais à un mode de vie d’une certaine catégorie d’êtres humains ». L’avocat a souligné que les 10 % les plus riches émettent 50 % des gaz à effet de serre mondiaux, établissant un lien direct entre inégalités climatiques et inégalités économiques. Selon lui, surmonter le défi climatique permettrait aussi de réduire ces inégalités.
La parole scientifique ignorée dans le débat public
Pour Valérie Masson-Delmotte, la question est de savoir quelle place est accordée aux scientifiques dans les médias et au Parlement. « Aucune à l’heure actuelle », regrette-t-elle avec lucidité, tout en déplorant leur invisibilisation sur les réseaux sociaux. Et la climatologue d’alerter ensuite que certains territoires deviendront difficilement habitables dans un climat plus chaud. Dans son intervention, la présidente du FIG a aussi insisté sur l’interdépendance entre écosystèmes et droits humains fondamentaux, rappelant que qualité de vie, santé, revenus et souveraineté dépendent grandement de l’environnement.
La littérature comme outil de sensibilisation
Agnès Ledig a pour sa part expliqué que parler du réchauffement climatique dans un roman pouvait sensibiliser certains lecteurs, « mais que cela ne suffisait pas ». Pour l’autrice à succès, « la Science n’est pas une opinion », et il faut en convaincre l’opinion publique. Elle a rappelé que chacun a un rôle à jouer, à son échelle, pour répondre à l’urgence écologique.
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