Pub
Pub
Pub
S'abonner à la newsletter
Pub
Pub
Pub

samedi 23 novembre

Le destin de dix Vosgiens dans les derniers combats de la guerre d’Indochine

Avec l'historien Axel Balland

1 commentaire

1

Écouter cet article

Axel Balland est historien et animateur de la commission « Temps de guerre » de la Société Philomatique Vosgienne.

Cette fin de mois de juillet 2024 est le 70e anniversaire des accords de Genève, qui ont été signés le 21 juillet 1954 et qui marquent la fin de la Guerre d’Indochine… même si le cessez-le-feu effectif n’aura lieu que le 27 juillet dans le Tonkin, et le 1er août en Annam. Axel Balland, historien et animateur de la commission « Temps de guerre » de la Société Philomatique Vosgienne, revient sur le destin de 10 Vosgiens connus à ce jour ayant combattu en Indochine dans la dernière partie de la guerre, après la bataille de Dien Bien Phu.

« C’est une période méconnue. C’est l’occasion de rendre hommage à ces Vosgiens qui se sont battus loin de la métropole, dans l’indifférence de la population » souligne Axel Balland, avant d’apporter des précisions sur chacun des 10 Vosgiens engagés dans les combats de la fin de la guerre d’Indochine. Les 4 premiers d’entre eux étaient du Groupement Mobile 100, qui a subi de lourdes pertes lors de la bataille du col de Mang Yang, fin juin 1954.

Capitaine André Humbertclaude, né à Epinal en 1920. Saint-Cyrien, il est à la tête de la 7e Compagnie du 2e Bataillon de Régiment de Corée. En fonction en Indochine depuis octobre 1953, il est tué le 24 juin 1954 lorsque le convoi que sa Compagnie doit protéger est attaqué sur la route coloniale 19. Le capitaine Humbertclaude est frappé d’une balle en plein front alors qu’il criait « En avant » à ses hommes.

Jean Magin, né en 1931 à Noméxy. Ce dernier avait fait la Guerre de Corée, puis l’Indochine au sein du Régiment de Corée. Il est fait prisonnier en juin 1954 à Pley Ku. Il est libéré après plusieurs mois en captivité dans les camps Viet Minh. Il a ensuite pris part à la Guerre d’Algérie. Il décède en 2020.

Jacques Renard, né en 1931 à Mirecourt. Brigadier-chef du 2e Groupe du 10e Régiment d’Artillerie Coloniale, il est tué au combat le 28 juin 1954, à An Khé.

Michel Thiriat, né en 1932 à Remiremont. Il intègre dans un premier temps le Bataillon Français de l’ONU en Corée, pour rejoindre ensuite le Premier Bataillon du Régiment de Corée en Indochine. Il est tué lors d’une embuscade dans le massif de Chu Dreh, le 17 juillet 1954, à l’âge de 21 ans.

Le Maréchal des Logis Raoul Cadot est né en 1929 à Granges-sur-Vologne. Arrivé en 1953 en Indochine, il commandait le commando vietnamien du 2e Spahi Marocain. Il est tué à la tête de ses hommes, dans une embuscade à Binh Ba le 7 juillet 1954.

Le soldat Jacques Muller est né en 1934 en Déodatie, à Saint-Jean-d’Ormont. Au sein du 2e Escadron du 4e Régiment de Dragons, il est tué en sautant sur une grenade au cours d’une opération, qui s’est déroulée le 11 mai 1954 à Tan Phuoc Khanh.

Sous-lieutenant Christian Petiard, né en 1930 à Epinal. Il a combattu au Laos, au sein du 4e Bataillon de Chasseurs Laotiens. Il est porté disparu le 11 mai 1954 à Koung Kip.

Pierre Martin, né en 1913 à Claudon dans le canton de Darney, était sergent au 5e Régiment de Tirailleurs Marocains, dans le 1er Bataillon. Il a notamment mené des opérations dans les secteurs de Nam Dimh et Phu Ly, du 28 mai au 3 juillet 1954. Il est décédé de maladie le 5 juillet de la même année, à Hanoï.

Le soldat René Marcot, né en 1932 à Vexaincourt en Déodatie, a servi au 1er Bataillon de Marche d’Afrique Occidentale Française. Il décède de noyade le 13 juillet 1954, à Bendu au Tonkin.

L’adjudant gendarme Camille Perrin, né en 1914 à Harsault près de Bains-les-Bains, faisait partie de la 3e Légion de Marche de la Garde Républicaine. Il était chargé d’encadrer la formation des autochtones. Il est tué au combat le 16 juillet 1954, à Lo Dong.

9 sur ces 10 Vosgiens ne sont donc jamais revenus dans leurs villes et villages respectifs. « Au total, la Guerre d’Indochine a fait 92 000 morts côté français et ses alliés, contre environ 500 000 pour les Viet Minh » précise Axel Balland, tout en ajoutant en guise de conclusion, et pour l’anecdote, que le dernier commandant en chef des forces armées françaises à la fin de la Guerre d’Indochine était un Vosgien dans la Plaine des Vosges.

J.J.

70e anniversaire des Accords de Genève

Accords de Genève

Axel Balland

Guerre d'Indochine

Société Philomatique Vosgienne

1 commentaire

  • Avatar du commentaire numéro 1319

    Citoyen

    c’est une bien triste histoire,cette guerre d’Indochine!!!

Laisser un commentaire