Communiqué de la Préfecture des Vosges
Dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19, marqué par deux périodes de confinement national de la population (du 17 mars au 10 mai et du 30 octobre au 14 décembre, la plupart des indicateurs de la délinquance enregistrés par les services de police et la gendarmerie reculent fortement en 2020.
Ainsi, les baisses sont très nettes pour les agrégats relatifs aux faits de vols sans violence (−25,39 %), les cambriolages de locaux d’habitations principales (-20,43 %), les vols avec violence (–2,78 %) les vols d’accessoires sur véhicules (- 29,03 %), les vols dans les véhicules (-35,03 %), les vols de véhicules (-8,65%), les destructions et dégradations volontaires (-13,40 %) et dans une moindre mesure les vols avec armes (- 33,33 %). Bien qu’ayant connu une chute drastique lors du premier confinement, en fin d’année 2020, ces chiffres restent sensiblement inférieurs aux niveaux observés avant le début de la crise sanitaire.
En revanche, les indicateurs qui enregistraient une forte hausse en 2019 augmentent de nouveau en 2020, dans le contexte de la crise sanitaire, mais de manière plus modérée les violences sexuelles (+18,82 %), les escroqueries et abus de confiance (+27,09 % ).
Les Vosges ne dérogent pas à la tendance nationale, les statistiques 2020 restent favorables hormis quelques indicateurs tels que les violences intrafamiliales.
• Atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP)
Le nombre des AVIP enregistrés en 2020 poursuit depuis quatre ans une hausse régulière avec 2 583 faits enregistrés cette année, soit un chiffre sensiblement supérieur aux 2291 faits enregistrés en 2019 (+ 31 % contre 10 % en 2019). Compte tenu des périodes de confinement, déconfinement, couvre-feux, un pic des faits a été enregistré au mois de juillet 2020 avec 315 faits contre 199 en juillet 2019.
Cette hausse est toutefois plus importante en zone gendarmerie (+ 18,47 % soit 280 faits de plus) qu’en zone police (+4,45 % soit +29 faits) Néanmoins, le département des Vosges ne semble pas faire figure d’exception au niveau national étant donnée le taux d’AVIP pour 1.000 habitants qui atteint dans les Vosges 6,8 % contre 9,74 % au niveau national. Les Vosges restent donc parmi les départements les moins touchés par ce phénomène de délinquance, même si nous perdons 12 places (72 sur 96 contre 84 sur 96 l’année dernière).
• Violences sexuelles
On observe une hausse des viols sur mineurs de + 11,76 % (95 faits en 2020 contre 85 en 2019), mais une diminution des viols sur majeurs (16 faits en 2020 contre 17 en 2019). Les harcèlements sexuels et autres agressions sexuelles contre les majeurs sont en hausse de 30,23 % entre 2019 et 2020 (soit plus 23 faits), imputables uniquement à la zone gendarmerie qui passe de 22 à 44 faits. La situation est inversée en zone police, elle est en baisse soit – 42,86 %. S’agissant des harcèlements sexuels et autres agressions sexuelles contre les mineurs, les indicateurs restent relativement stables. Ils sont, en fait, en forte diminution en zone police (-7,41 % passant de 27 faits en 2019 à 25 en 2020) et en légère augmentation en zone gendarmerie (+11,67 % passant de 60 à 67 faits). La libération de la parole observée depuis le début de l’année 2019 explique, au moins en partie, ces augmentations.
• Atteintes aux biens
Le nombre de fait d’atteinte aux biens a considérablement diminué en 2020 : 5 680 faits contre 7 759 en 2019, soit −23,43 % toutes zones confondues. Le département reste proche de la tendance nationale avec un classement identique à celui observée en 2019, il occupe ainsi la 74 place sur 96 ᵉ .
Dans le détail des atteintes aux biens :
– cambriolages
Les périodes de confinement, la présence des occupants dans leur résidence en raison du développement du télétravail, des cours à distance etc. , semblent avoir eu un effet bénéfique en limitant les moyens d’actions des malfaiteurs. Aussi, 1 413 faits de cambriolage ont été enregistrés en 2020 contre 1 630 en 2019.
– cambriolages dans les résidences principales et secondaires
On observe une baisse en 2020 de −17,5% pour 760 cambriolages de résidences principales et secondaires en 2020 contre 925 en 2019. Entre janvier et novembre, on note une diminution de 69 %, la plus grande variation de 2020 qui peut être expliquée par le fait que les personnes confinées se sont déplacées sur des périodes autres que les périodes estivales et hivernales dans leurs résidences secondaires dissuadant quelque peu les méfaits.
– cambriolages dans les locaux industriels commerciaux et financiers
On constate entre 2019 et 2020 une légère hausse de 3 %, soit 430 faits en 2019 contre 441 en 2020) après une diminution entre 2018 et 2017 (−21,18 %).
• Escroqueries et infractions économiques et financières (EIEF) À l’inverse de l’année 2019, l’année 2020 est marquée par une hausse progressive de ces faits depuis 2018. Cette hausse est de l’ordre de 18,02% après une baisse importante en 2018. Il y a eu, en effet, 1 790 faits en 2020, 1 508 faits en 2019 et 1 441 faits en 2018.
On observe, par ailleurs, une légère dégradation du taux d’EEIF pour 1.000 habitants, passant de 3,94/1.000 en 2019 à 4,66/1.000 habitants en 2020 . Ce taux reste toutefois relativement éloigné du taux national qui est de 6,84/1.000 habitants.
Le département des Vosges fait partie des départements qui enregistrent le moins de faits de cette nature, il perd néanmoins 9 places sur le rang national et passe de 96 en 2019 à la 87éme place en 2020 ᵉ
Dans le détail, on observe :
– une diminution des faits de falsifications et usages de chèques volés, −27 %, (lesquels sont de toutes façons de moins en moins acceptés en magasin).
– une légère augmentation du travail clandestin de l’ordre de 12 %
– une forte hausse des escroqueries et abus de confiance (+ 301 faits passant de 1111 en 2019 à 1 412 en 2020) qui touche davantage la zone gendarmerie (de 763 faits en 2019 à 1018 faits en 2020) que la zone police (de 348 faits en 2019 à 394 faits en 2020).
• Comportements portant atteinte à la tranquillité publique
On a observé en 2020 une légère hausse de 4% soit 3657 faits en 2020 contre 3 511 en 2019, particulièrement en zone gendarmerie avec +79 faits supplémentaires aux 2 058 faits enregistrés en 2019.
Cette hausse engendre mécaniquement une baisse de 5 places au classement des départements. Le département des Vosges passe ainsi de la 79 place à la 72 . ᵉ ᵉ Le taux par 1 000 habitants reste cependant largement inférieur au taux national, soit 9,59/1 000 contre 13,61/1 000 au national.
• Atteintes à la santé et à l’environnement
Tendance vers la hausse par rapport à 2019 avec un cumul annuel enregistré à 109 faits en 2020 contre 59 en 2019. Cette hausse est constatée particulièrement pendant la première période de confinement au cours de laquelle les déchetteries devaient fermer dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et des restrictions imposées notamment de déplacement, Ainsi, un pic a été enregistré au mois d’avril pour des faits liés au brûlage et dépôts sauvages des déchets verts ( 27 faits en 2020 contre 4 en 2019). Ainsi, malgré le retour de la courbe vers une progression en baisse, le département des Vosges s’est vu perdre 30 places dans le classement national en passant de la 76 place en 2019 à la 46éme en 2020. ᵉ
• Infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS)
Une forte baisse a été constatée aux mois de février et d’août vient contrecarrer la hausse de juin et de décembre pour un cumul passant de 990 faits en 2019 à 1 034 en 2020 soit une hausse de 4,44 %.
Cette baisse ne concerne toutefois que la zone gendarmerie (-74 faits) alors que la zone police connaît une légère hausse des délits (+ 116 faits), cette tendance s’explique par les différentes opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants menées sur les quartiers Kellerman à Saint-Dié-des-Vosges et au plateau de la justice à Épinal.
En 2019, on avait constaté que la tendance était orientée quasi exclusivement à la hausse sur l’ensemble des indicateurs. En 2020, on constate une forte baisse sur la majorité des indicateurs de la délinquance et pour une moindre mesure une hausse très légère sur le reste des indicateurs en raison de la conjoncture sanitaire et des mutations socio-économiques qui en ont résultées.
Préfecture des Vosges
0 commentaire