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samedi 23 novembre

Stéphane Lewandowski, rescapé de l’enfer de Mauthausen, à la rencontre de collégiens de la Déodatie

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Témoignage_Ancien_Déporté_Matthausen (8)

Stéphane Lewandowski, 96 ans, a activement participé à la résistance contre l’occupant nazi lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais il a aussi été confronté à l’enfer du camp de Mauthausen, où il y a été déporté du 30 novembre 1944 au 26 avril 1945.

Ce mardi après-midi, il a raconté ces années de guerre et de déportation aux élèves de 3e du lycée Georges-Baumont et du collège du Spitzemberg de Provenchères-et-Colroy, réunis à l’amphithéâtre de l’IUT de Saint-Dié-des-Vosges. Une rencontre organisée via l’Amicale Nationale des Déportés, Familles et Amis de Mauthausen et ses Kommandos et les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Originaire de Pont-à-Mousson, en Meurthe-et-Moselle, Stéphane Lewandowski est Rentré dans le mouvement des Francs Tireurs et Partisans – FTP – alors qu’il est encore un adolescent. A l’automne 1944, il se porte volontaire pour se rendre sur la rive droite de Pont-à-Mousson, pour récolter du renseignement sur l’ennemi mais aussi pour éviter que les Américains ne détruisent entièrement cette partie de la ville, où étaient basés les Allemands. Il est suivi par 2 soldats de la Wehrmacht et il est fait prisonnier une fois de l’autre côté de la Moselle.

De centres de détention en prisons, le jeune Résistant est transporté dans des wagons cellulaire jusqu’au camp de Mauthausen, ne sachant jamais sa destination durant un périple qui a duré des jours et des jours sans pratiquement rien manger. Stéphane Lewandowski pensait être envoyé dans un Stalag, un camp de prisonniers de guerre, mais il arrive finalement au camp central du camp de Mauthausen à la toute fin du mois de novembre 44. Sur place, il subit les brimades et les humiliations d’un officier SS dans les douches, qui le frappe au visage et alterne l’eau glacée et bouillante alors qu’il est encore habillé.

Puis vient le moment où l’humanité quitte le détenu pour devenir un concentrationnaire. Entièrement nu, il traverse l’allée du camp pour être rasé intégralement, la tête comme le corps. On lui attribue ensuite un numéro, le 111426, qui remplace désormais son nom et son prénom. Sa tenue rayée de déportée est cousue de ce numéro, mais aussi d’un triangle rouge qui signifie « déporté politique ».

Ses journées sont rythmées par des exercices physiques inutiles, uniquement là pour casser moralement les hommes, et par du travail forcé dans une usine aéronautique souterraine. Les conditions de vie sont effroyables, le soir les déportés sont littéralement emboîtés les uns avec les autres sur des paillasses inconfortables, il n’est pratiquement pas possible de se laver et les poux et autres vermines infestent les couvertures. Beaucoup sont morts d’épuisement à cause du travail éreintant, de la malnutrition, du manque de repos et du manque d’hygiène. D’autres sont exécutés sommairement, d’une balle dans la tête ou dans la chambre à gaz… Pour le devoir de mémoire, pour ne jamais oublier ce qui s’est passé il y a moins de 80 ans, Stéphane Lewandowski va à la rencontre des collégiens et lycéens depuis une trentaine d’années. Ce qu’il continuera de faire tant que sa santé lui permettra.

J.J.

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