Cette année, il n’y aura pas de récolte d’arnica dans les Hautes Vosges. Dans son communiqué, le Conseil départemental des Vosges a annoncé que la ressource était trop rare pour être prélevée.
Mauvaise année pour l’arnica dans les Vosges ! Le conseil départemental des Vosges qui participe au comité de pilote « Arnica des Hautes Vosges » a annoncé via un communiqué que la récole de l’arnica était annulée cette année dans les Hautes-Vosges.
« Suite à une nouvelle visite des conditions de floraison de l’arnica, le Comité de pilotage « Arnica des Hautes Vosges » a décidé d’annuler complètement la cueillette de l’arnica cette année, et de faire une année blanche car les zones « denses » en fleur restent très localisées. Aussi, il n’est pas envisageable d’y accueillir 20 à 30 cueilleurs quelles que soit les quantités en respectant les nouvelles dispositions de cueillette. » explique le Conseil départemental des Vosges dans son communiqué.
La cueillette de l’Arnica dans le Massif Vosgien fournit les trois quarts de la ressource sauvage récoltée en France. Lorsqu’elle est présente en abondance, ce sont plusieurs tonnes qui sont cueillies (8 à 10 tonnes de plantes entières en moyenne et 500 kilos de capitules) pour satisfaire la demande des laboratoires pharmaceutiques (Weleda, Boiron, Lehning, Phytodia, WALA, Ita Wegmann Klinik, etc..).
En 2005, les cueilleurs interpellent le Conseil départemental et le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges (PNRBV) sur la disparition de l’Arnica de certaines zones du Markstein.
En 2007, une convention dite « Arnica » est signée à Fellering. Elle vise à organiser les acteurs impliqués dans la cueillette de l’Arnica mais également d’autres plantes médicinales récoltées à la marge sur le secteur des Hautes-Vosges, et à garantir la conservation de ces plantes en tant que ressources communes.
En 2016, la convention est renouvelée et un périmètre de 120 ha est défini, toujours dans l’optique de préserver la ressource. Dans le périmètre conventionné, les agriculteurs s’engagent à proscrire « toute opération risquant à court ou à long terme de porter atteinte à l’intérêt des lieux et en particulier : les amendements chimiques, le chaulage des parcelles, l’apport de fumure organique (lisiers, fumiers, composts, boues résiduelles de stations d’épuration, etc) ou minérale quelle qu’elle soit, les traitements phytosanitaires et le travail du sol, le sursemis, le semis. »
Depuis 2019, l’Arnica se fait de plus en plus discrète en raison notamment de la modification du régime des pluies et des sécheresses successives ce qui contraint à limiter les quantités prélevées.
En mai 2022, une réunion du Comité de pilotage Arnica entre le Département, le PNRBV, le bureau d’études Cénose et Clément Urion, cueilleur, s’est déroulée pour proposer des préconisations concrètes concernant la cueillette ; entres autres : mise en place d’une zone sans cueillette, laisser obligatoirement 50 % des plantes entières ( on cueille 1 plante sur 2 uniquement sur les zones où la densité est supérieure à 1 plant fleuri tous les 3 mètres), ou encore inciter les cueilleurs à se disperser sur toute la zone de cueillette…
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