Rasha Nagem est chercheuse en Sciences de l’Education. Directrice de l’association les Militants des Savoirs et membre associé de la chaire UNESCO, elle est experte dans le domaine de la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent. C’est précisément pour sensibiliser les élèves du lycée Baumont à ces 2 problématiques que Rasha Nagem intervient à 2 reprises ce jeudi, dans l’amphithéâtre de l’IUT de Saint-Dié-des-Vosges.
Dans son introduction, Rasha Nagem a posé les bases en définissant les différentes formes de l’extrémisme : religieux, ethno-nationalisme, racial, ultra-droite, ultra-gauche et féminicide. Elle a également détaillé le parcours menant à la radicalisation, et précisé quelques-uns des signaux qui indiquent qu’une personne se radicalise ou l’est déjà. Ce qui passe, par exemple, par un changement de comportement radical ou en voulant imposer sa vision des choses à autrui. Rasha Nagem distingue par ailleurs la radicalisation violente, processus par lequel un individu ou groupe adopte une violente d’action, et la radicalisation menant à la violence, processus selon lequel des personnes adoptent un système de croyances extrêmes. Ce qui inclut la volonté d’utiliser, d’encourager ou de faciliter la violence.
Ses interventions déodatiennes s’articulaient autour des théories du complot, qui pullulent en ligne… notamment sur les réseaux sociaux comme Twitter, Tik Tok, Instagram ou Facebook, mais aussi sur des forums ou sur des sites comme Alter-Info. Les ressources numériques appuyant ces théories, comme le complot des Illuminati, peuvent amener à la cyber-radicalisation d’individus, qui se retrouvent embrigadés dans des groupes extrémistes. Selon Rasha Nagem, les jeunes sont particulièrement perméables aux théories du complot, « car la jeunesse a besoin de croire et d’agir pour un idéal. »
Dans la prolongation de ces 2 interventions d’aujourd’hui, qui avaient pour but de sensibiliser tout en nourrissant l’esprit critique des adolescents, une pièce de théâtre sera présentée demain jeudi à l’Espace Georges-Sadoul à ces mêmes élèves. Intitulée « Les Teneurs », cette pièce écrite et mise en scène par Gaëtan Peau, d’après des notes de recherche de Séraphin Alava et Rasha Nagem, se déroule au lendemain d’un attentat commis par un jeune homme. Deux universitaires sont missionnés pour entrer dans le quartier d’où est originaire le terroriste. Ils veulent entendre, questionner et comprendre.
J.J.
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