(Photographie Wikipedia.org)
L’hiver est terminé ! Car ce lundi 20 mars marque le premier jour du printemps 2023. Si aujourd’hui le début de la saison printanière est synonyme de Pâques en France, le printemps y est célébré depuis l’époque païenne comme l’explique Jean-Michaël Choserot, président de l’association naturaliste et historienne BERIAN.
« L’équinoxe de printemps et Ostara formeraient 2 fêtes païennes du printemps, qui se dérouleraient donc en 2 parties. La première a lieu vers le 21 mars au moment de l’équinoxe, quand le jour et la nuit ont la même durée. La lumière l’emporte sur les ténèbres de l’hiver. C’est la fête de l’équinoxe de printemps que les druidistes nomment Alban Eilir, une fête de nature solaire et virile. La seconde, Ostara ou Pâques, est au contraire une fête lunaire et donc féminine. C’est également pour cette raison qu’elle n’a pas une date fixe. Les 2 fêtes sont similaires et se confondent, si bien qu’elles sont souvent fêtées en même temps dans les communautés païennes. »
Symboliquement, l’équinoxe de printemps célèbre le temps du renouveau, « du réveil de la nature, de la terre fertile, de fleurs qui surgissent des bourgeons, de la pluie et du vent qui vivifient le temps de l’éclosion. On y consacrait le culte d’une déesse de la fertilité nommée Ostara, qui donna son nom à la fête. Très ancienne, elle serait issue de la culture indo-européenne » précise Jean-Michaël Choserot, tout en ajoutant que « dans le Haut Moyen-Âge, l’Eglise chrétienne, soucieuse d’en finir avec les cultes païens, remplace la fête d’Hilaria par l’Annonciation. Lors de cette fête, les Babyloniens, les Grecs et les Romains célébraient Cybèle, une déesse mère qui auraient enfanté un messie. Quelle meilleure moment donc pour à la fois dater l’Annonciation et remplacer la déesse par la vierge Marie. Et rapprocher par la même occasion le messie païen à Jésus.
Toujours selon le président de BERIAN, des similitudes existent entre Ostara et Pâques. « Si on la dissocie de l’Equinoxe, Ostara est remplacée par la célébration de Pâques. Certains aspects de la Pâques chrétienne reprennent d’ailleurs des éléments de la fête d’Ostara, comme notamment les cloches que l’on sonne pour provoquer le réveil de la nature. De la même façon que la lumière vainc les ténèbres, le jour chasses les mauvaises influences et les bannit. »
Les autres symboles de Pâques remonteraient également à l’époque païenne d’après Jean-Michaël Choserot. « Pour le lapin ou le lièvre, il s’agit d’un ancien symbole de la lune. Il représente le renouvellement de la fertilité de la Terre, c’est pourquoi cet animal était toujours en compagnie d’Ostara. La symbolique de l’oeuf reste quant à elle très chargée En effet, il détient en lui la genèse du monde, il est une réalité primordiale qui contient en germe la différenciation des êtres. Il était de coutume, pendant l’équinoxe, d’offrir des œufs à la déesse. Si aujourd’hui la méthode a changé, le principe reste le même, car en effet on offre toujours des œufs, simplement ils sont maintenant en chocolat et nous les offrons pour le plaisir des petits… mais aussi des grands ! »
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J.J.
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