Sur les hauteurs de Senones, Rue de la Glacière (au-dessus de Loranim) et à Raon-L’Etape, Rue Maréchal Lyautey, l’association « Vie-Vent » a créé deux jardins partagés pour aider des personnes à se réinsérer professionnellement et socialement.
Visite guidée avec Maud Van-Tiegem, Présidente de l’association « Vie-vent » et Sandrine MICLOT, Déléguée Insertion au Conseil départemental des Vosges. Ils sont bénéficiaires du RSA, reconnus handicapés, demandeurs d’emploi ou proche de la retraite. Isolés et parfois fragiles psychologiquement, ils ont des parcours de vie difficiles et compliqués. Si notre société était un jardin, on dirait d’eux que ce sont des « mauvaises herbes » …
« Avant de commencer la journée, on fait le point tous ensemble. Chacun exprime son état d’esprit et peut « vider son sac », si le besoin se fait ressentir. Une fois ce rituel accompli, on attaque la journée plus sereinement. Immédiatement, dès que l’on pousse la porte du jardin, on se sent déjà un peu mieux » nous explique Maud Van-Tieghem.
Une cinquantaine de personnes fréquentent les jardins de l’association. Ensemble, elles y développent des compétences en matière de jardinage et de bricolage. La philosophie du lieu est simple : on s’entraide, on agit ensemble et se on se donne des conseils.
Deux jardins vivants où le travail ne manque pas !
A Senones, des parcelles collectives côtoient des espaces plus confidentiels où les jardiniers aménagent les lieux à leur guise. Au détour d’une allée un panneau indique « nulle part ». Chouette, on y va !
Nous arrivons près d’une maisonnette qui ressemble à une maison de hobbit. C’est un espace qui sert de lieu de réunion. Au-dessus, on aperçoit des serres où l‘on s’active à désherber avant de semer des petit-pois. Nous y croisons Jean-Louis, les deux mains dans la terre, qui nous explique avec le sourire que « cela fait du bien d’être en extérieur et d’être au contact de la nature. ».
Les jardiniers préparent des zones de culture, aménagent des marres et construisent des abris pour les animaux. Ce n’est pas le travail qui manque. On fait du réemploi et de la récup’. On invente des stratagèmes pour éloigner les limaces. On réfléchit comment mieux récupérer l’eau de pluie…
« Chacun peut disposer d’un petit bout de terrain pour cultiver ou aménager un endroit à lui. Il y a aussi des zones où l’on cultive en commun. L’année dernière, 500 kg de pommes de terre ont été produites. Les jardins permettent aussi de se nourrir sainement et à moindre coût. » précise Maud Van-Tieghem.
Reprendre goût au travail et cultiver l’estime de soi
Les vendredis après-midi on dresse le bilan de la semaine. On se demande ce que l’on veut faire pour la suite et ce que l’on peut mettre en place pour y arriver. Jardiner permet de s’ancrer dans le réel et reprendre goût au travail. Récolter ses premiers légumes fait prendre conscience du travail réalisé et ainsi renforce l’estime de soi. La réinsertion est un processus lent, qui demande de la patience et de l’écoute. Et il n’existe malheureusement pas de recette miracle… Mais les jardins offrent la possibilité de prendre des initiatives et de se fixer des objectifs, pour que petit à petit, au rythme des saisons, on retrouve une place dans la société. Et en prime, on y récolte de bons légumes.
Quel est le but de l’insertion ?
L’insertion repose sur trois grands piliers : l’éducation, le logement et l’emploi. L’idée principale est de permettre aux personnes exclues de retrouver de l’autonomie et de la confiance en soi. Cela passe notamment par le travail, l’accès à un logement, la création d’un lien social, pour faire évoluer et renforcer les ressources sociales et professionnelles de la personne que l’on aide. Ainsi, peu à peu, elle peut retrouver sa place dans la société.
Pour en savoir plus sur l’Action Sociale menée par le Conseil départemental cliquez ici.
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Source : www.vosgesmag.fr
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