Les travaux de construction de la résidence Carnot de Saint-Dié-des-Vosges, sur la friche de l’ancien CCAS et d’un garage automobile, devaient initialement être lancés au printemps 2022. Mais compte tenu de la conjoncture, avec une forte hausse des matières premières, des énergies et des taux d’intérêts, le chantier a été retardé de quelques mois. C’est ce lundi en fin de matinée que les travaux ont été officiellement lancés.
Immeuble bois biosourcé passif de 11 niveau, pour 10 étages, la future résidence Carnot se veut encore plus performante énergétiquement que les résidences Jules-Ferry. Et ainsi devenir la nouvelle « vitrine » du savoir-faire du Toit Vosgien en matière de construction bio-sourcée. Une nouvel étape logique pour le bailleur déodatien qui, pour rappel, s’est engagé depuis maintenant une vingtaine d’années dans une démarche ne faveur des matériaux bio-sourcés.
Située sur le quai Sadi-Carnot, la résidence Carnot se composera de 27 logements locatifs sociaux, avec respectivement 20 appartements T3 et 7 T4, pour une surface totale de 2086 m². Au rez-de-chaussée, 190 m² seront réservés pour une activité tertiaire. L’équipe en charge de la maîtrise d’oeuvre est organisée autour de l’agence déodatienne « ASP Architecture », qui avait déjà travaillé sur la conception et réalisation des résidences Jules-Ferry. Des entreprises locales interviendront sur le chantier, qui devrait être terminé d’ici une bonne année, avec un accueil des premiers locataires prévu pour le printemps 2025.
Le bâtiment, dont la construction est décarbonée, sera orienté vers le Sud et disposera d’une enveloppe « ultra performante » selon le Toit Vosgien, qui précise que « les parois sont constituées d’une structure en ossature bois et d’une isolation en bottes de paille de 38cm d’épaisseur. Ce qui offre ainsi à la fois une absence de ponts thermiques, une isolation optimale et une parfaite étanchéité à l’air. » De plus, une ventilation double-flux récupérant 9% des calories de l’air, ainsi qu’une récupération de l’énergie de l’eau chaude sanitaire jusqu’à 60%, permettront d’obtenir des charges prévisionnelles pour les locataires d’environ 10€ à 15€ par mois et par logement. Ces faibles charges comprendront le chauffage, l’eau chaude, la ventilation et la maintenance du bâtiment. Les locataires seront bien chauffés l’hiver tout en ne souffrant pas de la chaleur en été.
Concrètement, les performances de la future résidence Carnot sont similaires à celles des résidences Jules-Ferry, la différence notable se situant au niveau des ressources utilisées pour sa construction. « La superposition du programme en un seul immeuble, au lieu de 2, et la structure bois plus légère permettent une économie de matière importante, de l’ordre de 40% de bois en moins. Le bilan carbone est ainsi très équilibré et reste toujours très largement positif, avec 200 tonnes de CO² stockées dans les 600 m3 de paille et 600 tonnes de CO² stockes dans les 600 m3 de bois » explique le Toit Vosgien.
Quant au coût prévisionnel de l’opération il se chiffre à 7 860 000€ TTC, en sachant que la construction de la résidence Carnot s’inscrit dans la démarche « Action Coeur de Ville ». Et de bénéficier, à ce titre, d’une aide financière de la part d’Action Logement à hauteur de 2 086 800€ dont 834 720€ de subvention. « L’Etat, la Région Grand Est, l’Europe et la Banque des Territoires aideront également ce projet » souligne le Toit Vosgien.
Et si la construction d’un bâtiment de 11 niveaux sur les quais fait réagir à Saint-Dié-des-Vosges, notamment sur les réseaux sociaux, le maire Bruno Toussaint, également président du bailleur social, a déclaré ce matin que « ce n’était pas ma volonté (NDLR : qu’un bâtiment de 11 niveaux soit construit à cet emplacement), mais cela ne va pas pour autant défigurer la ville. Non loin de là, à l’autre bout des quais, il y a l’immeuble de la BNP. »
J.J.
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