Le 12 janvier dernier a été signé, à Epinal, le contrat de la Communauté Professionnelle Territoire de Santé – CPTS – de la Vallée de la Meurthe. Pour résumer très brièvement, la CPTS vise à coordonner l’offre de soins sur le territoire de la Déodatie. Alors que les inquiétudes sont fréquentes au sujet de ladite offre de soins, avec notamment des difficultés à trouver un médecin traitant, nous avons fait le point ce mercredi avec Sophie Pozzobon, directrice-adjointe de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie – CPAM – des Vosges.
Pour cette dernière, si la situation actuelle n’est pas idyllique, elle n’est pas non plus catastrophique. D’autant plus si on considère la situation à l’échelle des Vosges. « En terme d’attractivité, le département figure parmi ceux du Grand Est où les médecins généralistes s’installent encore. Sur ces 3 dernières années, il y a par exemple eu 45 installations de généralistes pour 43 départs dans les Vosges. Le seuil est donc positif. Avec 14 départs pour 8 installations en Déodatie, il y a certes un déficit au niveau local. Mais la récente CPTS du Val de Meurthe et plusieurs leviers d’attractivité font qu’il n’y a pas de fatalité pour le territoire de Saint-Dié-des-Vosges. Il y a des tensions identifiées, avec un déficit de médecins généralistes et de certains spécialistes, mais on ne parle pas non plus de désert médical. Il y a des éléments défavorables, c’est certain, mais c’est en train de changer. »
Comme l’explique Sophie Pozzobon, l’un des principaux leviers d’attractivité est la présence de l’exercice coordonné sur le territoire. « Les statistiques montrent que dans les Vosges, aucun médecin généraliste ne s’est installé seul ces 5 dernières années. Le médecin généraliste qui va s’installer seul au fond d’une vallée et y rester, c’est terminé aujourd’hui. Il faut être réaliste. Dans le département, les généralistes s’installent désormais en groupe, pour travailler dans des maisons de santé pluri-professionnelles. Ces maisons de santé pluri-professionnelles sont l’une des principales clés de l’attractivité. Des projets de maisons de santé commencent à voir le jour en Déodatie, comme récemment à Corcieux ou Anould, alors que cela n’existait pas avant. » A Saint-Dié-des-Vosges, une maison médicale s’est récemment installée à Kellermann, et 2 autres devraient suivre dans un avenir proche, rue d’Alsace et sur une partie de l’ancien terrain du Mail.
D’autres leviers d’attractivité contribuent à motiver les jeunes médecins généralistes à venir s’installer sur le territoire déodatien, comme le récent renforcement de la coordination entre les Hôpitaux du Massif des Vosges – HMV – et la médecine dite « de ville », la proximité avec le CHRU de Nancy-Brabois et le Centre Hospitalier de Lunéville-GHEMM, ou la 4e année d’internat de médecine générale, qui s’effectue sous forme de stages. A cela viennent s’ajouter les assistants médicaux. Financés en grande partie par les CPAM, les assistants médicaux délestent le médecin généraliste de certaines tâches. Ce qui lui permet de suivre un plus grand nombre de patients pour un temps de travail identique, tout en réduisant les délais de rendez-vous.
« Il faut aussi leur montrer que le CPTS existe désormais, que le territoire est organisé » souligne Sophie Pozzobon, tout en précisant qu’il y a actuellement 55 médecins généralistes en activité sur le territoire de la CPTS de la Vallée de la Meurthe. « Par ailleurs, 1 sur 5 est d’ores et déjà adhérent à la CPTS. C’est la preuve qu’il y a un début de prise de conscience chez ces médecins qu’il y a besoin de se structurer, de développer l’exercice coordonné, de discuter avec l’hôpital pour faciliter l’exercice et la prise en charge des patients. »
Quant aux médecins spécialistes, les cardiologues, dermatologues, ophtalmologues et psychiatres viennent à manquer en Déodatie. La télémédecine apporte – partiellement – une solution au problème… mais c’est un autre sujet, qui nécessite un article dédié.
J.J.
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