(Photographie Ville de Saint-Dié-des-Vosges)
La dictée de Géographie, qui a lieu lors du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges, est l’occasion de mettre à l’épreuve son niveau d’orthographe. Elle a lieu le samedi après-midi du festival, à la Cité Scolaire Jules-Ferry.
Avant-hier, ils étaient 37 à avoir planché sur le texte épineux concocté par le géographe Gilles Fumey. Un nombre de participants constant comparé à 2022 et 2023. C’est dimanche en fin d’après-midi, alors que la cérémonie de clôture venait de se terminer, que les prix de la dictée de Géographie 2024 ont été remis aux lauréats des différentes catégories, du côté de la Place de la Gastronomie.
Chez les moins de 20 ans :
- Colombe Sabot (13 ans) de Senones a fait 36 fautes ;
- Margot Scheid (11 ans) de Saint-Dié-des-Vosges a fait 38 fautes.
Chez les 20 à 60 ans :
- Raphaëlle Hoarau (23 ans) de Versailles a fait 4,5 fautes ;
- Sara Mandray (32 ans) de Saint-Dié-des-Vosges a fait 6,5 fautes.
Chez les plus de 60 ans :
- Jean-Jacques Derny (73 ans) de Colroy-la-Roche a fait 2 fautes ;
- Marie-Claude Blocquaux (68 ans) de Reims a fait 2,5 fautes.
Le complet texte de la dictée de Géographie 2024 :
Où atterrir ?
Enfin ! Voici les géographes redescendus sur terre. Après les variations climatiques et leurs hypothèses controversées, l’invita#on pour 2024 les contraint à crapahuter sur la croûte terrestre, ses minéraux, ses oxydes, l’eau qui ravine ou qui dissout le karst, ses champignons et ses archéobactéries, voire le microbiote végétal… Il faut dire que notre pauvre planète en voit de toutes les couleurs !
Depuis l’odyssée d’Homo Sapiens sorti d’Afrique et rencontrant sans doute Néandertal il y a 40 000 ans, notre espèce humaine n’a pas lambiné. Le néolithique a bien signifié la mise en place de pratiques agricoles, mais attention, pas de billevesées, les problèmes n’ont cessé de s’aggraver depuis.
Les paléoanthropologues notent des famines dès le Néolithique(1) du fait que les aliments sont moins variés, nutritonnellement plus pauvres. Les premières zoonoses, liées à la quasi-immixtion entre chasseurs cueilleurs et animaux, vont impacter l’humanité : la variole, la rougeole, la lèpre, les salmonelloses, la typhoïde, la syphilis, la peste déciment les populations. Aujourd’hui, on sait que l’agriculture émet de gigantesques volumes de gaz à effet de serre, lors de la combustion des forêts sempervirentes. Les bovins éme0ent du méthane. L’élevage industriel contamine l’eau et les sols avec les antibiotiques et autres hormones de croissance rejetés par les bêtes.
Mais voyons le verre à moitié plein. Les chercheurs se mobilisent en symposiums et congrès pour faire évoluer les pratiques : le lisier et les fientes peuvent être traités. De un à mille engrais animaux, rien ne vaut le fumier avec une bonne paille riche en azote, c’est cent-vingt fois ce qu’il faut pour un jardin potager. Surtout si l’on veut de beaux potimarrons orange ou des butternuts vert clair. Quel que soit le contexte, on trouve toujours un exutoire aux problèmes posés par une trop forte emprise chimique sur la terre.
Faisons le pari que, ici, les Déodatiens ont tous les pieds sur terre. On les imagine promener leurs bouledogues, leurs bassets et leurs braques dans les sapinières et les pessières. Et, s’ils déambulent dans une hêtraie à la Toussaint, que les feuilles virent au rouge sous l’effet d’une diminution de la chlorophylle, mais aussi de l’accumula#on des tannins(2), alors les voici transportés, faisant des selfies pour narguer les citadins restés dans leur chaudron de gaz carbonique… A moins qu’ils ne soient devenus des gyrovagues aggravant leur bilan carbone dans les avions, auquel cas, ce FIG leur est vraiment dédié. Qu’on le clame sur tous les chaumes vosgiens !
J.J.
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