« Qui était le plus fou des deux, celui qui a proposé ou celui qui a accepté ? »La question est posée par« celui qui a accepté », c’est-à-dire Renato Rachetti, en charge de la gestion de la flotte automobile chez Vosgelis. Quant à « celui qui a proposé », il s’agit bien entendu de Fabrice Barbe, directeur général de Vosgelis. Nous sommes en 2021, et tous deux se donnent l’objectif de passer au 100% électrique au 31 décembre 2025.
Soixante-quatre véhicules dont 12 quadricycles à moteur (des Citroën Ami) : il ne s’agissait pas d’un parc de taille modeste à renouveler, ni d’une dizaine de collaborateurs à « convertir »…Car comme le confirme Renato, « beaucoup d’entreprises se mettent des freins [au sens figuré 😉] avant même d’envisager la mutation. Les collaborateurs émettent des réticences, craignent de manquer d’autonomie, doivent revoir leurs habitudes d’usagers ; et de leur côté, les dirigeants savent que l’équipement de leur parc en bornes de recharge représente un gros travail, au-delà de l’investissement financier. »
Dans ce contexte, comment le service des moyens généraux de Vosgelis est-il parvenu à atteindre son objectif avec un an d’avance ?
« Les véhicules, c’est une chose, répond Renato ; mais il y avait aussi les bornes de recharge, pour lesquelles on dépend du fournisseur d’électricité. En 2023, nous avons posé 29 bornes, et 15 autres en 2024 ;il nous restait 22 sites à équiper [ les Vosgelis Contact, points d’accueil de proximité]. On a donc lancé un appel d’offres et choisi un prestataire. Dès qu’une borne était posée, on achetait un véhicule. »A noter que certaines de ces bornes sont ouvertes au public avec un tarif très avantageux (0,35 €/kWh + 0,025 €/min pour la borne du Rhumont à Remiremont).
Après un rythme d’achat de 2 véhicules électriques par an de 2017 à 2020, puis de 10 par an jusqu’en 2023, c’est donc en 2024 que le mouvement s’est accéléré avec le remplacement de pas moins de 35 véhicules. « Grâce à l’achat de véhicules d’occasion, nous avons pu offrir aux collaborateurs des voitures de gamme supérieure avec un niveau d’autonomie très correct, précise Emmanuelle Thomas, responsable des moyens généraux ; la différence avec un véhicule thermique neuf est d’environ 5000 €, mais ce surcoût est compensé par les économies de carburant et un entretien réduit. Et comme nous avons nos propres bornes, nous ne sommes pas assujettis aux marges des distributeurs en termes de tarif de l’électricité.
Dans ce parc automobile très varié qui va de l’utilitaire au quadricycle, on trouve des véhicules de toutes marques et même des vélos électriques, que les collaborateurs peuvent emprunter pour leurs trajets domicile-travail. Les voitures « Ami » quant à elles, sont surtout utilisées par les gardiens qui travaillent sur des secteurs étendus. « Allez trouver une entreprise qui vous donne ça ! »fait remarquer l’un d’eux, évoquant d’anciens postes où il devait traîner son matériel sur des kilomètres et sous la pluie.
Quant aux véhicules thermiques remplacés, que sont-ils devenus ? Ils font le bonheur des collaborateurs qui les rachètent pour eux-mêmes ou leurs enfants. Vosgelis vient d’ailleurs de revendre à une salariée son 100° véhicule d’occasion !
Ainsi, si l’objectif initial du « 100% électrique » était de contribuer à l’engagement environnemental de l’entreprise, il répond à une autre priorité de Vosgelis, le bien-être des collaborateurs. Collaborateurs qui ont à l’unanimité oublié leurs vieilles réticences. Que du bonus !
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