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dimanche 24 novembre

Adieu « Quincaille », je t’aimais tant

C'est La Tour Eiffel gérômoise qui s'en va

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Françoise et Cyril Noël avec une cliente

Gérômois géromoises, vacanciers et vacancières amoureux de Gérardmer en tout genre ou simples acheteurs, sortez vos mouchoirs. Et si vous êtes insensibles au temps qui passe, pincez vous très fort, la Quincaillerie de la Vologne ferme ses portes le 31 mars prochain. La « quincaille » comme l’appellent les « gens d’ici » est une véritable institution, un monument, « La Tour Eiffel gérômoise » dixit une cliente qui pleure déjà son magasin fétiche. Et c’est ainsi pour des milliers de personnes qui visitent la famille Noël installée dans le lieu depuis le 1er aout 1978, lorsque  Yvan (décédé en 2017) et Françoise reprennent l’affaire de Henri Robert. Ce dernier avait transféré la boutique de la place de l’église  au boulevard  Kelsch  en 1972. L’échoppe était la continuité de l’établissement créé à Granges d’où le nom de Vologne associé à l’enseigne. Plusieurs propriétaires se sont succédés : Lechemelle, Étienne…et sans doute d’autres encore ! Le point final de l’exploitation de la « Quincaille » se fera dans quelques semaines au 9 boulevard Kelsch là même où les vieux gérômois ont encore en mémoire l’Hôtel-Restaurant « La Taverne Ancel », un dancing à la mode d’autrefois ( voir photo de la « pancarte » de l’époque).

C’est plus qu’une page qui se tourne, c’est une idée, une vision de la vie, une conception du commerce  qui disparait. Une phrase, une expression passées dans le langage courant. « Je cherche un plane à deux mains »… »Ben t’as qu’à aller à la quincaille« . … »J‘ai besoin d’un produit pour faire disparaitre des taches sur mon pantalon »... »ben t’as qu’à aller à la quincaille« … Les semelles de mes chaussures sont foutues« … »ben t’as qu’à aller à la quincaille« . Même dans les familles la réplique est devenue célèbre « Dis chérie tas pas vu les clefs de la voiture »… »ben t’as qu’à aller les chercher à la quincaille » Ambiance ! Et ainsi de suite sur les 10 000 articles référencés dans cette véritable caverne d’Ali Baba. Et dans le baba, on a tous eu la surprise de trouver l’introuvable…Oui dans le baba, sans rhum et sans Ali, mais aujourd’hui avec Françoise et son fils Cyril qui mettent la clef sous la porte  après presque 40 ans de bons et loyaux services.

« Il faut savoir arrêter  » souligne la patronne » l’affaire n’est plus viable et n’est pas vendable. L’activité représente trop de travail, trop de stock, trop de loyers. Malheureusement on est le mouton à 5 pattes du commerce local. Les gens nous ont pris pour l’épicier du coin, le dépanneur alors que nos tarifs pour des produits de qualité ne sont pas plus chers qu’ailleurs. Mais c’est ainsi, c’est aussi le résultat de la politique d’aménagement des agglomérations avec l’installation des zones commerciales au détriment des centres ville ».

Fermé le ban pour Françoise qui se retire sans regret même si l’heure n’a pas encore tout à fait sonné.  Les yeux de la septuagénaire vont pourtant s’embuer de larmes progressivement. Les derniers jours de la Quincaille  seront forcément très durs pour celle qui a tout donné en 4 décennies. Il restera la liquidation totale de l’enseigne qui verra « débouler » des acheteurs de toute la France comme c’est le cas depuis toujours. Pour trouver de la vaisselle spécifique, des poteries , des lampes berger, de la visserie, de la peinture, de la serrurerie, de la cordonnerie, des produits d’entretien, des outils incroyables mais vrais, il faudra prendre la direction de la « coopette » de Corcieux, où Cyril va s’installer dans les prochaines semaines avec tout son savoir-faire. Quand la nostalgie nous touche, on repense à l’Avenir Agricole, aux odeurs de cire, de graisse à traire, de foin, de bois vieilli, de grain, à tous ces petits commerces comme naguère qui disparaissent . La Quincaille est l’exemple même du temps qui s’écoule inexorablement. C’est bien dommage. Adieu Quincaille, je t’aimais tant !

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