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samedi 23 novembre

Conseil Municipal : un budget contraint par la crise

L'opposition vote contre

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En raison de la crise sanitaire et des incertitudes qui en découlent, la majorité avait fait le choix de patienter jusqu’au dernier jour autorisé pour procéder au vote du budget primitif qui a donc eu lieu ce jeudi 15 avril. Un conseil municipal qui sera (une fois de plus !) développé en plusieurs parties dans nos colonnes (avec notamment les questions diverses et le vote des subventions).

Un budget établi dans un cadre particulier et nécessairement contraint par la crise sanitaire, comme l’a précisé l’adjoint aux finances Olivier Odille après le premier point à l’ordre du jour, à savoir l’affectation des résultats de l’exercice 2020. Une formalité avant d’attaquer le gros morceau de la séance, le vote du budget général et des 10 budgets annexes de la commune. Première précision avant de détailler l’ensemble et de procéder concrètement au vote, la partie « investissement » a logiquement été revue à la baisse : pas de nouveaux investissements en 2021, seuls sont maintenus les investissements déjà programmés et ceux qui sont nécessaires au bon fonctionnement des structures et services communaux. Par ailleurs, Stessy Speissmann avait souhaité ajouter que la Commune était toujours en attente de certaines indemnisations et compensations liées à la crise, sans oublier une réforme de la taxe d’habitation qui se dessine. A ce sujet, Gérardmer devrait malheureusement faire partie des communes perdantes, notamment en raison de sa spécificité de commune de moyenne montagne, touristique, qui n’est, du point de vue du maire, pas prise en compte. Et pour en revenir sur les compensations, et notamment sur le dossier de la régie ski, seule une aide d’un montant de 49% du chiffre d’affaire moyen sur les saisons 2017-2018-2019 est attendue du côté de la station gérômoise. Malheureusement, le SGARE Grand Est bloque encore la procédure, il va falloir patienter encore pour avoir un peu plus de visibilité sur la question…

Le décor est planté et pour ce qui est des chiffres, nous retiendrons un budget total de (nous vous faisons grâce des pièces jaunes…) 49 310 714 € (contre environ 53 000 000 € en 2020) dont 24 230 537 € en section fonctionnement et 25 080 176 € en investissement (contre 27 212 644 en 2020). Dans ce budget total on distingue le budget général s’élève à 28 667 754 € dont 12 728 254 € en investissement et 15 939 500 en fonctionnement ; et les 10 budgets dis « annexes » dont la somme s’élève donc à environ 20 000 000 €. Pour mémoire les budgets annexes sont : la gestion ski (la régie), l’immobilier ski, les pompes funèbres, le transport, l’activité forestière, l’eau, l’assainissement, le bowling, l’activité de lotisseur et l’activité de loueur de locaux nus. Budgets qui sont sensiblement restés les mêmes en matière de fonctionnement, seule la régie de ski a fortement été impactée en raison de la fermeture des remontées mécaniques.

Concernant l’ensemble de ces budgets, l’opposition a fait savoir qu’elle voterait contre. Du côté de Gérardmer Solidaire et d’Eric Defranould, plusieurs points de désaccord ont été évoqués et ont motivé ce vote : parmi ces points, « l’afflux touristique de notre commune est devenu tellement important qu’il doit être pensé et organisé collectivement afin de trouver le juste milieu car son développement est étroitement lié à l’urbanisme et au bien-être de la population… Le budget présenté fait figure de service minimum concernant la transition écologique plus que nécessaire aujourd’hui. Pire, ce budget subventionne le Rallye Vosges Grand Est à hauteur de 3000 euros. Bien sûr, nous pouvons comprendre qu’il y ait des passionnés de sports motorisés. Mais pour nous ce n’est pas le bon choix que de subventionner une course automobile qui va, pendant 3 jours, polluer le site de la Mauselaine. C’est l’inverse d’une transition vers un « Écotourisme 4 saisons ».

Pour Gérardmer Solidaire, c’est un équilibre harmonieux tourné vers la nature qui est notre priorité. Et la place du vélo doit être inscrite dans le budget pour tracer de véritables pistes cyclables dans la ville afin d’améliorer le quotidien de la population sans oublier la transformation du chemin des 17 km en piste cyclable saisonnière pour les loisirs ce qui ne devrait pas représenter une énorme dépense. Dans le budget, vous inscrivez la création de 2 postes de policiers municipaux : est-ce la priorité aujourd’hui ? Y-a-t-il un rapport nous démontrant que l’insécurité soit en hausse ? Par contre, on constate qu’au service Urbanisme, les besoins sont criants en matière de personnel qui est sous pression et ce n’est pas un poste supplémentaire qu’il faudrait mais plusieurs. Le pire exemple concerne les zones humides : une construction est en train de voir le jour aux Xettes au beau milieu d’une de ces zones justement alors que nous venons de voter l’interdiction de toute implantation à l’intérieur de ces périmètres le 26 mars dernier. » Un dernier point qui sera d’ailleurs largement évoqué en fin de séances dans les questions diverses.

Pour ce qui est de la place du vélo, le maire a évoqué « des investissements contraints, à la marge » : « Des choix ont été faits, parfois dans l’urgence, des priorités ont été définies. Mais concernant le chemin des 17 km, c’est lancé, on y va, nous attendons les retours de l’ONF. » Concernant les policiers municipaux, il s’agit là de « combler les lacunes de la Gendarmerie dont le rayon d’action a encore une fois été élargi. (…) C’est une décision pour les Gérômois ! » En matière d’urbanisme, un poste de police de l’urbanisme a été créé et devrait arriver en mai prochain. Une stagiaire est actuellement sur la brèche concernant le recensement des jacuzzi notamment, et un renforcement est étudié sur le service : « Nous attendons la nouvelle Communauté de Commune pour ça car nous envisageons de partager la compétence urbanisme » a précisé le maire. Eric Defranould proposait enfin que  « la TLE (Taxe Locale d’Équipement) soit imposée sur les constructions neuves’ soit réévaluée et modulée comme la loi nous l’autorise en fonction des zones de constructions. » Réponse de Stessy Speissmann : « Nous allons étudier les zones possibles ainsi que les variations qui sont de 1 à 5% en fonctions des zones. » 

Du côté de Gérardmer Notre Perle, c’est un vote contre sur l’ensemble des budgets également. Bernard Caël, chef du groupe, a souligné « un endettement trop élevé de la Commune et un investissement trop élevé pour la station de ski et pas suffisamment axé sur le développement 4 saisons, le tout mis en perspective avec une saison 2022 très incertaine. » André Jacquelin prolonge : « On se rend compte que la Commune ne peut pas jouer son rôle d’amortisseur en cas de crise. En raison d’une gestion à risque des précédentes municipalités, nous sommes désormais sur le fil du rasoir. (…) Vous parlez des partenaires financiers de la Ville, les banques jouent le jeu, mais le joueront-elles encore longtemps ? surtout si la crise traine et que les mauvaises saisons s’enchaînent, et que ce soit clair, ce n’est pas du tout ce que je souhaite… » Pour Stessy Speissmann, pas de doute à avoir : « Comment porter une ville comme Gérardmer sans ces investissements ?! (passés, présents et futurs – NDLR) » L’avenir le dira, mais ce budget n’aura définitivement pas fait l’unanimité et on se souviendra de cette levée de boucliers de l’opposition, sans doute une première à Gérardmer, une protestation extrêmement rare (et pour certains surprenante) sur tous les budgets sans exception.

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