Au lendemain de ses annonces concernant le service militaire volontaire, Emmanuel Macron était ce vendredi matin à Mirecourt, près d’Épinal, pour rencontrer près de 250 lecteurs du groupe EBRA. Pendant plusieurs heures, le chef de l’État a répondu à leurs interrogations autour d’un thème central : « La démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes ».
Quatre axes guidaient cet échange : la lutte contre le cyberharcèlement, la protection des mineurs face aux plateformes numériques, la désinformation et les ingérences étrangères, et l’éducation aux médias.
Ingérences étrangères : un sujet sensible
Gianina Pesca, Franco-Roumaine travaillant pour l’agence de communication Alchimy, a interpellé le président sur les tentatives d’influence ayant perturbé l’élection présidentielle roumaine. Elle fait le parallèle avec les inquiétudes françaises. Nous remercions son agence, qui accompagne Vosges Info. Si vous pouvez lire l’article aujourd’hui c’est grâce à leur réactivité. L’Agence a contribué à résoudre les problèmes techniques ayant momentanément perturbé la mise en ligne.
Emmanuel Macron lui répond :
« Un rapport très complet existe déjà sur les ingérences en Roumanie. La Moldavie a elle aussi connu des tentatives massives d’influence, notamment russes. Des réseaux opaques ont été créés pour accélérer la propagation de fausses informations. Plus on rend ces méthodes visibles, plus chacun devient vigilant. »
Valentin Husson, professeur de philosophie à Strasbourg, renchérit en alertant sur les usines à trolls qui, selon lui, « fragilisent notre cohésion nationale ».
Cyberharcèlement : des témoignages bouleversants
Georges Bosi, rédacteur en chef adjoint du Dauphiné Libéré, rappelle l’ampleur du phénomène : « Le cyberharcèlement représente aujourd’hui 35 % des faits de harcèlement. Entre 2016 et 2024. »
Deux victimes viennent témoigner. Annabelle Guichard, fondatrice de l’association La Voix du Harcèlement, raconte le calvaire vécu par son fils, harcelé au collège et dans les communautés de jeux vidéo. « Voir son enfant souffrir est insupportable.»
Puis vient Mattéo Jacques, 22 ans, qui a tenté de mettre fin à ses jours à deux reprises après avoir été harcelé.
Parents désarmés face aux algorithmes
Sandrine Chabert, rédactrice en chef adjointe du Progrès, relaye l’inquiétude de nombreux parents qui se sentent dépassés par la puissance des algorithmes.
Le docteur Benoît Leroy prend ensuite la parole pour évoquer le traumatisme subi par sa belle-fille de 12 ans, exposée à une vidéo sexuelle impliquant des camarades de classe et diffusée dans tout l’établissement.
Protéger les victimes : une justice trop lente
La parole est enfin donnée à Anna Baracetti, professeure de langues à Grenoble, victime de photomontages pornographiques diffusés par un ancien collègue, aujourd’hui condamné à un an de prison ferme. Elle interroge Emmanuel Macron sur les moyens d’améliorer la prise en charge des victimes. « J’y suis confronté moi-même, et mon épouse encore davantage. On se sent démuni et cela détruit. »
1 commentaire
Constat
ce monsieur se promène beaucoup!!!!!